Cyclone Chido : «  Il faut nous inclure réellement dans tout ce qui se passe, car nous sommes au contact de la population tous les jours », plaide Madi Moussa Velou, vice-président du Conseil départemental de Mayotte

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Cyclone Chido : « Il faut nous inclure réellement dans tout ce qui se passe, car nous sommes au contact de la population tous les jours », plaide Madi Moussa Velou, vice-président du Conseil départemental de Mayotte

Ce vendredi, alors que le président de la République était en déplacement dans la commune de Tsingoni, coupée de tout depuis sept jours, de nombreux élus du territoire étaient réunis dans l’hémicycle du Conseil Départemental de Mayotte. Au lendemain des longs échanges entre Emmanuel Macron, les élus, et les représentants des mondes économique et civil, le mot d’ordre est désormais : ‘mobilisation et organisation’. À l’instar de Madi Moussa Velou, vice-président du Conseil Départemental chargé des Solidarés, de l’Action sociale et de la Santé, nombreux sont ceux qui demandent à être inclus dans les dispositifs et les échanges avec l’État, afin de pouvoir relayer, à leur niveau, les informations à la population.

« Nous nous sommes sentis impuissants, car nous n'avons pas pu avoir les informations et les contacts tels que présentés au niveau des médias nationaux, comme quoi nous travaillons en étroite collaboration pour la coordination et la distribution d’aides à notre population. Aujourd’hui, nous nous sentons complètement exclus de cette organisation. J’espère vivement qu’à partir de maintenant, nous soyons intégrés dans le circuit d’information afin de transmettre facilement et en toute transparence les réponses que notre population attend de nous ».

C’est avec ces mots qu’une élue municipale a interpellé le président de la République, alors que celui-ci rencontrait, dans un hémicycle Younoussa Bamana plein à craquer, des élus, ainsi que des représentants des mondes économique et civil. Pendant plusieurs heures, les représentants de la grande distribution, de l’agriculture, ou encore du BTP ont pu poser leurs questions et exprimer leurs préoccupations à Emmanuel Macron. Le manque d’information destinée aux élus locaux a conclu ces échanges, illustrant une problématique réelle. Le lendemain, plusieurs élus ont tenu un point d’étape, dans ce même hémicycle, d’où sont ressorties de nombreuses résolutions.

« Nos habitants nous demandent des comptes, et à raison », indique Madi Moussa Velou, vice-président du Conseil Départemental chargé des Solidarés, de l’Action sociale et de la Santé « Mais nous aussi étions sans informations. Aujourd’hui, nous nous réunissons pour améliorer la communication entre élus, mais aussi avec l’État. Il faut nous inclure réellement dans tout ce qui se passe, car nous sommes au contact de la population tous les jours. À notre échelle, nous faisons de notre mieux, mais il faut aller vite et rassembler toutes les forces vives pour tenter de relever ce territoire au plus vite ».

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Même si l’état du territoire ne permet pas une circulation fluide des informations, en raison des problèmes d’électricité et de réseau internet, le manque de clarté et de visibilité sur les actions en cours est de plus en plus dénoncé. « Nous sommes mobilisés et allons recueillir les informations nécessaires pour être beaucoup plus efficaces sur le terrain. La préfecture, mais aussi l’ARS et l’hôpital doivent nous inclure. Nous n’avons reçu aucune information de leur part depuis le début de cette crise. Tout le monde est débordé, mais il faut s’organiser. Nous sommes là pour aider. Demain, quand on ne parlera plus de Mayotte, nous, nous serons encore là», souligne le vice-président.

Pour une réelle coopération régionale 

Lors des échanges d’hier, de nombreuses questions ont été soulevées par les acteurs présents : « Nous avons des stocks au port de Longoni qui peuvent être distribués, pourquoi n’avons-nous pas été réquisitionnés ? » entendait-on au début de la rencontre. « On a entendu que la Chine et les États-Unis veulent nous aider… Où est l’aide internationale ? », questionnait encore une autre intervenante.

L’aide internationale est un sujet de plus en plus avancé pour les personnes ayant accès à internet et comprenant que plusieurs pays sont prêts à intervenir. « Il est temps que la coopération régionale devienne une réalité pour notre territoire », renchérit Madi Moussa Velou. « Un certain nombre d’aides internationales doit arriver ici. Tous nos voisins, de la zone du canal du Mozambique, sont prêts à nous aider. Le Président de la République doit autoriser cette aide pour que nous puissions acheminer tout ce qui est nécessaire : les aliments, l’eau, les matériaux de construction » …

Des annonces et des attentes

À la question « Êtes-vous satisfaits des annonces d’hier ? », Madi Moussa Velou reste prudent. « Aujourd’hui, je peux simplement le remercier d’être venu. C’est important qu’il témoigne de la solidarité nationale, mais dire que nous sommes satisfaits, non. Il a promis un certain nombre de choses. Nous attendons de voir ».

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Comme les nombreuses personnes présentes jusqu’à tard hier soir au Conseil Départemental de Mayotte, la prudence reste donc de mise. En attendant, une cellule de crise est désormais active au Conseil Départemental. « Les réunions se font ici, car en dehors de Mamoudzou, il n’y a aucun moyen de communication ». La cellule de crise, elle, devrait permettre de centraliser les informations pour une meilleure coordination des actions déployées sur le terrain. Elle doit également préparer l’après-crise, en faisait notamment un état des lieux des priorités en vue de la reconstruction du territoire.

« Aujourd’hui, les priorités sont l’eau, la nourriture et l’électricité », martèle cependant le vice-président du Conseil Départemental chargé des Solidarés, de l’Action sociale et de la Santé. « Le fait qu’il n’y ait plus d’électricité favorise l’insécurité. On nous remonte de plus en plus d’agitations dans certaines parties de l’île ». À ce jour, 15 % de la population est réalimenté en électricité.  Du côté du réseau téléphonique, on parle de 20% de couverture territorial pour Orange et 43% pour SFR.

Abby Said Adinani

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