Cyclone Chido : Emmanuel Macron va rester jusqu’à vendredi à Mayotte

Emmanuel Macron avec les soignants de l'hôpital de Mayotte ©DR

Cyclone Chido : Emmanuel Macron va rester jusqu’à vendredi à Mayotte

Emmanuel Macron a annoncé jeudi à Mayotte qu'il passerait la nuit dans l'archipel dévasté par le cyclone Chido, afin de se rendre vendredi dans des zones plus éloignées du chef-lieu, Mamoudzou.

« J'irai dans les bangas demain matin », a dit le président au sujet de ces habitats précaires où vivait près du tiers de la population avant le cyclone et qui ont été largement détruits. Il doit aussi atteindre des zones plus loin dans les terres, a précisé l'Élysée. Dès son arrivée jeudi matin, le chef de l'État avait été interpellé par des Mahorais lui demandant de rester plus longtemps qu'une seule journée.

Accompagné sur place par le secrétaire d’État chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Thani Mohamed Soihili -également premier et seul mahorais nommé au gouvernement- le chef de l’État s’est rendu au centre hospitalier de Mayotte, l’unique de l’archipel, sous tension et endommagé lors du passage du cyclone Chido, samedi 

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« Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que vous ayez l’eau, la nourriture, l’électricité » a assuré Emmanuel Macron à une patiente au service réanimation de l’hôpital. « La téléphonie va être rétablie dans les prochains jours », promet Emmanuel Macron, en concédant que « beaucoup » de morts n'ont pas encore pu être recensés. Plusieurs interlocuteurs pointent un manque d'informations des habitants avant le cyclone, notamment des sans-papiers venus des Comores.

« Les gens n’ont pas été prévenus. Il fallait faire des maraudes, aller partout et leur expliquer ce qui allait se passer, mais ils ne sont pas sortis parce qu’ils ont peur de la police », souligne une soignante. Le chef de l'État préfère mettre le cap sur l'avenir. « Vous ne pouvez pas reprocher ça », dit-il. « Il faut qu’on se mette tous ensemble », « il ne faut pas se diviser », lance-t-il, ajoutant que « depuis le premier jour, des gens sont mobilisés jour et nuit » pour faire face.

Dans le centre hospitalier, où les vitres ont été soufflées, des services inondés et du matériel détruit, beaucoup pointent aussi le manque d'eau et de nourriture, comme dans le reste de l'archipel. « Monsieur le président, on est tous insécurisés. Les gens se battent pour avoir un peu d'eau. Les avions militaires sont pas arrivés ici », relève une femme.

Pendant que le président échange avec le personnel, une soignante glisse, en aparté : « dans deux jours il n’y aura plus à manger pour les patients, je suis écœurée ». « Ce n'est pas la goutte d'eau, c'est le gros cyclone qui vient bousculer un système qui tenait à un fil », renchérit un soignant. Un homme attire l'attention sur les pillages. « Les gens rentrent par les toits qui sont partis », dit-il. « Monsieur le président on a peur que ce soit Haïti ! », s'alarme une autre personne face aux risques de débordements. Un couvre-feu a été décrété depuis mardi.

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« Dans les bidonvilles, des corps sont enterrés directement (..) dans des fosses communes », assure un homme lors d'un échange avec les personnels de santé. « Où ? », demande avec insistance le président. Selon des chiffres provisoires, 31 morts et quelque 2 088 blessés ont été officiellement recensés, mais les autorités craignent un bilan beaucoup plus lourd, alors que 70% des habitants ont été gravement touchés.

Une mission de recherche se met en place pour réaliser ce décompte, rendu d'autant plus délicat que les Comores, d'où est originaire une partie des habitants de Mayotte, sont une terre de forte tradition musulmane où les défunts sont enterrés au plus vite.

Avec AFP