Selon les experts, la biodiversité de Mayotte est gravement menacée par la déforestation et l'érosion des sols, conséquences de Chido mais aussi d'activités humaines et de pratiques agricoles non maîtrisées. Les spécialistes appellent à restaurer les forêts grâce à des moyens adaptés tout en impliquant les populations locales. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.

Les experts en biodiversité tirent la sonnette d'alarme sur l'état critique des forêts de Mayotte après le passage du cyclone Chido. Selon Élise Rousseau, experte en biodiversité, dans un article publié par The Conversation, l'île, reconnue comme un point chaud mondial de biodiversité, abrite une faune et une flore uniques mais fragiles. 

Ce cyclone a causé des dégâts massifs : arbres déracinés, branches cassées et sols nus, exposés à une érosion accélérée. Cette catastrophe naturelle a mis en lumière les limites actuelles des efforts de préservation et l'urgence de repenser la gestion de l'environnement sur l'île. Les spécialistes recommandent des approches adaptées pour restaurer ces écosystèmes vitaux. Selon eux, il est crucial de privilégier la régénération naturelle assistée plutôt que des programmes de reboisement mal planifiés qui risqueraient de perturber davantage l'équilibre écologique. La protection des jeunes pousses et la lutte contre les espèces envahissantes sont identifiées comme des priorités. Par ailleurs, ils insistent sur l'importance d'impliquer les populations locales dans ces efforts de restauration, en s'appuyant sur les savoirs traditionnels et en promouvant des pratiques agricoles durables respectueuses de l'environnement. 

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Les experts appellent également à une vision à long terme intégrée dans le développement global de Mayotte. Ils soulignent que les forêts, au-delà de leur rôle écologique, contribuent à protéger les communautés humaines contre les risques d'inondations et d'éboulements, et qu'elles jouent un rôle essentiel dans la lutte contre l'envasement du lagon, un joyau naturel pour l'île. 

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Cependant, Chido a révélé une réalité plus sombre. En dénudant les arbres, le cyclone a exposé des zones de padzas ainsi que des étendues totalement dépourvues de végétation. Il a également dévoilé des "villages informels", témoins d'une déforestation massive qui se poursuit depuis des années. Les cultures, souvent réalisées par des populations en situation irrégulière, ravagent les sols, détruisent les habitats naturels et aggravent l'érosion. Ne serait-il pas temps de prendre enfin ce problème à bras-le-corps ? Une politique ambitieuse et bien financée de restauration des forêts, impliquant des moyens humains conséquents, apparaît indispensable. 

Par France-Mayotte Matin