La députée GDR de La Réunion, Karine Lebon, s’est entretenu hier avec le ministre des Outre-mer. Elle a notamment évoqué les rappels en Outre-mer des véhicules équipés des airbags « Takata », sa proposition de loi sur les Réunionnais de la Creuse, ou encore le désengagement de l’État dans les contrats PEC.
Source d’inquiétudes depuis plusieurs semaines, les airbags « Takata », qui ont une dizaine d’accidents en Outre-mer, font l’objet d’un rappel massif concernant plusieurs marques de véhicules, construits de la fin des années 90 à 2019.
Certains groupes, comme Stellantis, ont lancé des procédures de « stop drive », obligeant les conducteurs concernés à « arrêter immédiatement de conduire » et à faire remplacer leurs airbags. Une procédure éclaire, ciblée sur un territoire et un modèle précis, qui, selon la députée, ne peut être réalisée dans certains territoires ultramarins. « Nous avons discuté (…) de ce que pouvait faire l'État pour aider à ce que cette campagne de rappel soit plus efficace et que surtout les automobilistes soient protégés ».
« On a aussi parlé de ma proposition de loi, transpartisane j'espère, sur la question des enfants de la Creuse ». Dans les années 1960 et 1970, au moins 2 150 enfants de La Réunion, de familles défavorisées, ont été enlevés à leurs île et transférés dans les territoires ruraux de l’Hexagone, pour pallier l’exode vers les grandes villes. Un épisode sombre de l’histoire, que les principaux concernés décrivent comme une déportation.
« Aujourd'hui d'ailleurs (ce mardi, ndlr), nous fêtons les 11 ans de la reconnaissance de la faute de l'État français dans cette politique », rappelle la députée qui souhaite, à travers sa proposition de loi, « ouvrir la voie à une juste réparation financière ». « J'ai trouvé le ministre à l'écoute et prêt à soutenir. C'est plutôt une bonne nouvelle. Maintenant, évidemment, (…) j'attends de juger sur pièce, je crois plus aux actes qu'aux paroles ».
Selon la députée, le désengagement de l’État dans les contrats PEC ferait diminuer de 40% son nombre, passant de 12 000 à 7 000. Pensé comme un parcours emploi permettant de sortir les personnes du chômage et de la précarité, en permettant une montée en compétence et une insertion professionnelle, Karine Lebon s’est dite inquiète de ce désengagement de l’État, pour une île où le taux de chômage atteint les 18% et où « 37% de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté ». « Je ne crois pas qu'on puisse se permettre de tourner le dos à une politique » estime la députée.
« Certes, les contrats PEC, ce n'est pas une fin en soi, c'est une solution temporaire, mais c'est une solution concrète, qui amène une sortie de la précarité du chômage, de l'inactivité pour toutes les personnes qui en sont bénéficiaires », insiste Karine Lebon qui « là aussi », a « senti le ministre à l'écoute ». « Il attend une décision de la ministre du Travail. Et dans les jours prochains, on saura de façon ferme et définitive quelles sont les corrections que l'État peut apporter à ce projet de réduction des contrats PEC ».
« Globalement, je suis plutôt satisfaite du ton qu'a pris la rencontre, de l'écoute qui nous a été accordée » a conclu Karine Lebon. « Maintenant, place au concret ».