La Croix-Rouge française veut « anticiper la préparation des futures crises » à Mayotte, a affirmé mardi à l'AFP son président Philippe Da Costa, de passage sur l'île meurtrie, quasiment deux mois après le cyclone Chido.
« Il y a tout un travail, que nous sommes en train de faire, qui est d'anticiper la préparation des futures crises », a-t-il dit, évoquant comme pistes de travail un « pré-positionnement » de matériel ou de lieux de formation, pour rendre les habitants plus résilients face aux risques à venir.
« Les catastrophes dites d'origine naturelle sont malheureusement de plus en plus fréquentes et la Croix-Rouge souhaite prendre sa part pour préparer les populations », a-t-il ajouté. Pour Florent Vallée, directeur de l'urgence et des opérations de l'ONG, il faut former la population à se préparer au risque de catastrophe naturelle pour qu'elle soit « actrice de sa sécurité ».
Dans l'immédiat, « l'accès aux biens essentiels » demeure « un sujet important » sur l'île, a indiqué Philippe Da Costa. Il a notamment assisté à la distribution de 500 colis alimentaires destinés au public vulnérable à Sada, dans l'ouest de l'île, une opération vouée à se répéter.
Pour Philippe Da Costa, la période d'urgence est néanmoins en train de laisser place à une phase de « post-urgence ». Selon lui, il est important d'accompagner les habitants à travers les risques pandémiques liés à l'eau, exacerbés par Chido, et le « choc traumatique » causé par le cyclone qui a fait 40 morts et environ 2 500 blessés.
Depuis le début de la crise, 450 membres de la Croix-Rouge sont venus sur place pour prodiguer des premiers soins, distribuer des kits de mise à l'abri et des bons alimentaires, ou encore traiter 200 000 litres d'eau à destination de la population.
Un travail qui n'empêche pas l'organisation d'être critiquée par des habitants qui lui reprochent d'avoir été peu visible ou d'avoir organisé des distributions réservées, selon eux, aux étrangers. Le président de la Croix-Rouge française rappelle la « volonté de servir toute la population », les bénévoles œuvrant avec les communes pour identifier et aller directement vers « les personnes le plus dans le besoin ».
Avec AFP