A Madagascar, Emmanuel Macron veut créer les « conditions » du « pardon » de la colonisation

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A Madagascar, Emmanuel Macron veut créer les « conditions » du « pardon » de la colonisation

Le président de la République Emmanuel Macron, en visite à Madagascar, a dit jeudi vouloir créer les « conditions » du « pardon » de la colonisation de l'île de l'océan Indien, lors d'une séquence mémorielle au palais du Rova dans la capitale malgache.

Il a aussi évoqué une « approche pour faire travailler (les) historiens » des deux pays, une proposition sur le modèle des commissions d’historiens créées avec d'autres territoires colonisés par la France comme le Cameroun, l'Algérie, le Sénégal ainsi que Haïti. Une démarche « pour que la vérité, la mémoire, l'histoire et la réconciliation puissent voir le jour », a-t-il espéré jeudi.

« Il n'y a que vous qui pouvez faire ce chemin de pardon, qui est éminemment intime. Mais nous en créons les conditions, en permettant par ce lien très humain, très personnel et très symbolique, de faire le deuil de ce qui n'est plus », a déclaré Emmanuel Macron après une visite de l'ex-palais royal avec la princesse Fenosoa Ralandison Ratsimamanga. 

Le chef de l'État était accompagné, lors de cette visite, par les ministres Rachida Dati (Culture) et Manuel Valls (Outre-mer), ainsi que les présidents des collectivité de La Réunion et Mayotte -Huguette Bello, Cyrille Melchior et Ben Issa Ousseni-, et le vice-président du Parlement européen, Younous Omarjee. 

Les « restes humains ont leur place ici et pas ailleurs », a aussi déclaré Emmanuel Macron, faidant allusion à la restitution en août prochain des crânes sakalava, dont l'un appartenant à un roi malgache tué par l'armée française lors du massacre d'Ambiky en 1897. Il doit s'agir de la première application de la loi de 2023 sur la restitution de restes humains. En 2020, la France avait déjà restitué une pièce du trône de la dernière reine de Madagascar, Ranavalona III. 

« Notre présence ici n'est pas innocente et notre histoire s'inscrit à travers les âges, mais avec des pages éminemment douloureuses », a reconnu Emmanuel Macron, citant les « pages sanglantes et tragiques » de 1897. Mais aussi 1947, quand une insurrection avait été réprimée dans le sang par l'armée française au prix de dizaines de milliers de vies.

À l'issue de cette séquence mémorielle, les ministres de la Culture française et malgache, Rachida Dati et Volamiranty Donna, ont signé une déclaration d'intention relative à un programme de formation dans le domaine des musées des deux pays. 

Avec AFP.