Visite de Jean-Philippe Thiellay, Président du Centre National de la Musique, dans le cadre du Plan musique destiné aux Outre-mer en Guadeloupe et en Martinique

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Visite de Jean-Philippe Thiellay, Président du Centre National de la Musique, dans le cadre du Plan musique destiné aux Outre-mer en Guadeloupe et en Martinique

Étudié avec le Comité stratégique Outre-mer du Centre national de musique, en concertation avec les directions des affaires culturelles de Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte et de La Réunion, un fonds de 1 million d’euros fut créé en 2021 à destination exclusive des Outre-mer pour financer un Plan musique, visant à rompre l’isolement des acteurs ultramarins dans le secteur musical. Dans ce contexte, Jean-Philippe Thiellay, Président du Centre National de la Musique est en déplacement en Guadeloupe du 21 au 23, et en  Martinique du mercredi 23 au samedi 26 novembre 2022, afin de faire le point sur les mesures engagées.



Depuis sa création en 2020, placé sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication, le Centre National de la Musique (CNM) a engagé une réflexion sur l’adaptation de ses missions aux différents territoires français. À ce titre, un comité stratégique Outre-mer fut créé, à l’aide de représentants de Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte et de La Réunion, ou encore des professionnels issus d’Hexagone engagés en faveur de la musique des territoires ultramarins.

Composé d’une cinquantaine de personnes, artistes, producteurs de spectacles, responsables de salles, représentants des collectivités territoriales, fédérations et réseaux nationaux, entre autres, le comité s’est réuni à plusieurs reprises depuis l’été 2020 afin de proposer de premières orientations pour l’action du CNM dans les Outre-mer, sur la base de trois thématiques prioritaires que sont l’information et la structuration professionnelle, la diffusion, et la mobilité.

De ces travaux a émergé un premier constat jugé préoccupant par le CNM, concernant l’état de la filière de la musique et des variétés Outre-mer. En effet, en dépit d’une grande diversité et d’une forte vitalité artistique, d’une situation géographique et d’un rayonnement culturel propices à un développement international, les acteurs ultramarins doivent faire face à de nombreuses difficultés à diffuser les artistes issus de leurs territoires, tandis que le modèle de soutien à ces métiers se révèle inadapté à leur situation, aboutissant à un isolement, tenant les acteurs du secteur éloignés des systèmes de solidarité et de développement propres à la filière musicale.

Fort de ces observations, le Centre national de la musique, son comité stratégique Outre-mer et les Directions des affaires culturelles des territoires ultramarins, ont travaillé en 2021 à la mise en œuvre d’un fonds dédié de 1 million d’euros, avec l’objectif de mettre en œuvre une série de mesures d’urgence et d’engager, en 2022, des dispositifs de droit commun spécifiques aux Outre-mer. 

Il s’agissait alors de travailler sur 3 axes principaux. La mise en place d’un dispositif de soutien spécifique aux festivals ultramarins, étendu aux manifestations gratuites pour répondre à la particularité de la diffusion et de la structuration de la musique en Outre-mer.
La mise en place d’un second dispositif, favorisant la diffusion alternative afin de contribuer à maintenir une activité de diffusion sur le territoire.
La mise en place d’un troisième dispositif, dédié à la présence digitale des artistes afin de soutenir les investissements matériels et immatériels des développeurs d’artistes, producteurs de spectacles, producteurs phonographiques et éditeurs.

Pour Philippe Thiellay, Président du Centre National de la Musique, au micro de nos confrères de Guadeloupe la 1ère, il s’agit de « structurer les professions avec de la formation, du développement économique, du développement à l’international pour que les gens puissent vivre de leur musique. La musique est une passion, mais c’est aussi un métier. C’est à la fois pour faire le bilan et puis pour comprendre que je sus ici à la rencontre des professionnels et des élus ».

Cependant, le Président du CNM reconnaît cependant un manque de connaissances de l’action de son institution de la part des acteurs de la filière musicale : « Le CNM n’est pas une institution très connue, elle est financée par une taxe sur la billetterie de spectacle, et c’est vrai que la meilleure manière de convaincre les entreprises et les associations de payer cette taxe, qui est la loi, c’est aussi de leur expliquer à quoi ça sert ».

Depuis sa mise en œuvre, le fonds Outre-mer a permis le financement de 5 projets en Guadeloupe, pour un montant total de 150.000 euros.


 

Damien CHAILLOT