L’entreprise Credo, spécialisée dans l’industrie graphique et située à Rémire, s’apprête à lancer une collection de vêtements entièrement fabriquée en Guyane. Cette initiative vise à promouvoir la culture locale à travers des créations uniques. La collection, composée de tee-shirts, chemises et pantalons, sera vendue dans un espace éphémère installé au sein du showroom de l’entreprise. Focus avec le reportage de nos partenaires de Radio Péyi.
Des pièces textiles qui se distinguent par des œuvres d’art représentant des personnages et des symboles propres au territoire guyanais. Ces créations sont signées par l’artiste Marvin Yamb, connu sous le nom de Bassa, auteur de nombreuses fresques à travers la Guyane.
Marvin Yamb explique avoir été séduit par le caractère innovant du projet pour la Guyane. Il revient sur le processus créatif qui a abouti à la réalisation de cette collection : « Ce qui m'a attiré dans ce projet, c'est le côté un peu novateur pour le département. Pour ce projet, dont j'ai fourni le support artistique, c'est-à-dire mes œuvres d'art, nous avons co-travaillé sur une co-conception du rendu final sur le textile. Ce sont des œuvres d'art qui sont mises effectivement sur des t-shirts et des pantalons avec une vraie réflexion sur comment est-ce que ça va ressortir, où le placer et qu'est-ce que ça va renvoyer comme message ».
Les œuvres de Marvin Yamb, représentées sur les vêtements, sont inspirées par le territoire guyanais et son état d'esprit. « Ces œuvres d'art sont des fresques qui représentent pour la plupart des personnages », explique-t-il. Il évoque notamment quelques-unes de ses créations visibles à travers la Guyane, comme celle près de l’université de Guyane, sur la route de Montabo, ou encore celle réalisée à Soula dans le cadre du projet TIPART. « Toutes ces œuvres mettent en avant l'humain, l'humain guyanais dans sa pluralité, et oui, forcément, il y a du peuple autochtone, et dans le futur, il y en aura encore d'autres ».
De son côté, Nicolas Mirabel, responsable de la section broderie chez Credo, détaille de son côté le processus de fabrication des textiles. Il souligne l’importance de l'étape de digitalisation des œuvres pour les adapter au support textile : « Concrètement, on a été rapproché du travail de l'artiste pour utiliser une partie de ses créations. Après, il y a un travail de graphiste qui va entrer en jeu, de programmation pour qu'on puisse réaliser des broderies. Donc il y a ce qui s'appelle la digitalisation, c'est-à-dire la transformation d'une image en point de broderie pour pouvoir réaliser ces créations et pouvoir les adapter sur du textile ».
Pour Nicolas Mirabel, cette collection reflète la diversité et le potentiel de la Guyane, non seulement à travers les œuvres de Marvin Yamb, mais aussi grâce à l’implication des équipes de Credo, composées de collaborateurs multiculturels : « Mes collaborateurs et les gens avec qui je travaille, mes opératrices, elles sont de différentes nations dont des Guyanaises, des Brésiliens, donc c'est multiculturel, mais c'est ce qui fait la diversité et c'est ce qui représente le plus la Guyane pour moi ».
L’entreprise souligne également la fierté de produire localement. « C'est toujours une fierté d'avoir quelque chose qui est produit localement par soi et pour nous », conclut Nicolas Mirabel, avant d'ajouter : « Le but, c’est de promouvoir la création et le potentiel du pays et des talents qui s'y trouvent concrètement ».
La collection sera officiellement dévoilée au public le 18 octobre lors de l’ouverture de l’espace de vente éphémère dans les locaux de Credo. Un événement qui pourrait marquer une nouvelle étape dans la valorisation du savoir-faire guyanais.
Damien CHAILLOT
