Un an après l’appel de Fort-de-France, ses signataires font le point et demandent à l’État des « actes forts »

Les signataires de l'Appel de Fort-de-France en 2022, quelques heures avant un entretien avec Emmanuel Macron ©Outremers360 (archives)

Un an après l’appel de Fort-de-France, ses signataires font le point et demandent à l’État des « actes forts »

A l’occasion du premier anniversaire de l’Appel de Fort-de-France, les sept exécutifs signataires ont réaffirmé, lors de la rencontre en visioconférence ce mardi avec des jeunes ultramarins, leur position commune en faveur d’un renouveau des relations entre l’État et les Outre-mer. « L’État a entendu l’Appel de Fort-de-France, mais sa réponse sera-t-elle à la hauteur ? », s’interrogent-ils dans un communiqué ci-dessous.

Alors que la main tendue des exécutifs a été saisie au plus haut sommet de l’État par le Président de la République, qui a rencontré les exécutifs le 7 septembre 2022, plusieurs mois plus tard, les peuples d’outre-mer demandent à ce que les engagements pris se traduisent en actes forts. Les président.e.s d’exécutifs ont donc insisté sur les points majeurs suivants. La convocation d’un Comité Interministériel Outre-mer a été accueillie comme une bonne nouvelle ; elle ne saurait toutefois se limiter à un exercice de revue générale sans traduction concrète.

« Ce CIOM, plus de treize ans après le précédent, ne doit pas être un CIOM pour rien. » Il doit donc ouvrir la porte à des arbitrages réels et permettre des avancées relatives à des sujets sur lesquels l’État est très attendu : les moyens dédiés à la santé, les moyens octroyés aux collectivités pour conduire le développement économique localement, le soutien à la réalisation des objectifs stratégiques d’autonomie alimentaire et énergétique, la continuité territoriale, les actions de dépollution et de réparation des dégâts causés par la chlordecone. Il en va de même pour les problématiques de sécurité, s’agissant particulièrement de Mayotte ou encore pour la conduite de toutes les actions nécessaires au renouvellement des flottes de pêche. Les signataires ont aussi rappelé l’importance de traduire rapidement ces arbitrages dans une loi de programme ou d’orientation dédiée.

Les signataires ont enfin déclaré que le nouveau cadre de la politique publique outre-mer exige une mobilisation de l’ensemble de l’appareil d’État, pour apporter des réponses au quotidien des peuples d’outre-mer, dans tous les secteurs relevant de sa compétence, comme par exemple en matière de continuité territoriale et de sécurité, particulièrement à Mayotte. Ce nouveau partenariat, qu’ils appellent de leurs vœux, doit par ailleurs s’exercer dans le respect des élus, dans leurs fonctions et dans leurs responsabilités, en cohérence avec le souhait de plus de démocratie locale et du principe de différenciation réaffirmé par le Président de la République Ils rappellent notamment qu’une éventuelle réforme de l’octroi de mer ne saurait se faire sans concertation préalable des exécutifs locaux, qui en ont la gestion, d’autant qu’il s’agit du dernier levier d’autonomie fiscale à leur disposition pour orienter les politiques économiques localement. 

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Réaffirmant que l’Appel de Fort-de-France est une main tendue et non un acte de défiance, les signataires appellent l’État à être à la hauteur des attentes des peuples des outre-mer. Ils se tiennent prêts à travailler avec le Président de la République et le Gouvernement aux prochaines étapes, si celles-ci ont pour orientations essentielles l’accroissement des responsabilités locales et de leurs moyens, le développement des territoires et l’amélioration des conditions de vie des peuples.