Une cinquantaine de pays d'Amérique latine et de l'Union européenne ont rejeté dimanche en Colombie "l'usage de la force", contraire au droit international, dans un contexte de tensions avec les États-Unis concernant leurs attaques contre des navires dans les Caraïbes et le Pacifique.
Cette déclaration clôt la première journée du sommet de la Communauté des États latino-américains et caraïbes (Celac) et de l'Union européenne (UE), entre critiques voilées à l'égard de Washington et références à des conflits internationaux. "Nous réitérons notre opposition à l'usage ou à la menace de l'usage de la force et à toute action non conforme au droit international et à la Charte des Nations unies", affirme le texte signé dimanche par 58 des 60 nations présentes, le Venezuela et le Nicaragua s'étant abstenus.
"Nous avons abordé l'importance de la sécurité maritime et de la stabilité régionale dans les Caraïbes", ajoute le document, sans mentionner directement les bombardements américains contre des navires soupçonnés par Washington de transporter de la drogue, qui ont déjà fait 70 morts.
Si la déclaration ne fait pas référence à Donald Trump, c'est parce que "nous n'aurions pas réussi à rallier les pays, tout simplement", a expliqué à la presse la vice-présidente de la Commission européenne, Kaja Kallas. Le président américain accuse notamment son homologue vénézuélien, Nicolas Maduro, d'appartenir à un cartel de la drogue, et a qualifié le président colombien, Gustavo Petro, de "baron de la drogue".
Ce dernier, dont le pays est l'hôte du sommet Celac-UE, a récemment dénoncé des "exécutions extrajudiciaires" des Etats-Unis dans les Caraïbes et le Pacifique.
"La menace de l'usage de la force militaire fait à nouveau partie du quotidien en Amérique latine et dans les Caraïbes. Les vieilles manoeuvres et rhétoriques sont recyclées pour justifier des interventions illégales", a dit le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, allié de Gustavo Petro.
De son côté, Mme Kallas avait affirmé à son arrivée au sommet qu'"on ne peut recourir à la force que pour deux raisons, soit en légitime défense, soit en vertu d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU".
La déclaration commune condamne également "la guerre en cours contre l'Ukraine, qui continue de causer d'immenses souffrances humaines".Selon Mme Kallas, c'est ce point qui a poussé le Venezuela et le Nicaragua à se retirer de la déclaration.
Sur les 33 membres de la Celac et les 27 de l'UE, seuls neuf chefs d'État ou de gouvernement assistent au sommet, qui se termine lundi.
Avec AFP























