Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin et le Garde des Sceaux et ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti, ont reçu ce mercredi les conclusions de la mission inter-inspections (IGA, IGJ, IGPN) qui a évalué les résultats de la mise en place des directions territoriales de la police nationale (DTPN) en Outre-mer.
D’après un communiqué des ministres, le rapport « souligne que la création des DTPN ultramarines, qui sont organisées sur un modèle analogue à celui qui est envisagé en métropole, a produit des effets positifs et incontestés. En effet, dans les trois départements concernés, la réforme a engendré une plus grande lisibilité de l’action de la police, la multiplication d’opérations coordonnées interservices, un meilleur partage des moyens et effectifs, une plus grande circulation de l’information et une augmentation de la présence de policiers sur la voie publique ».
Pour précision, la création de ces DTPN -en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe- fait suite à la réforme de la police nationale, mise en œuvre en 2020 en Nouvelle-Calédonie, à Mayotte et en Guyane, puis en 2022 à la Martinique, la Guadeloupe, La Réunion et la Polynésie. Dans les trois territoires concernés par la mise en place de ces DTPN, les « principales réorganisations attendues (…) ont été menées à bien », indique le rapport, évoquant plus précisément la constitution d’un état-major commun, le regroupement de la gestion des moyens et l’intégration des unités chargées de l’investigation judiciaire dans un même service.
Parmi les « effets positifs » de ces DTPN, le rapport liste la meilleure circulation de l’information au sein de la direction, « permettant d’avoir une vue d’ensemble de la situation d’un territoire », la capacité de faire travailler ensemble plusieurs services sur un même objectif, citant l’exemple des « mules » en Guyane et la recherche d’un auteur d’homicide en Martinique, ou encore l’augmentation de la présence sur la voie publique.
« L’exemple des DTPN montre cependant qu’il faut mieux anticiper les questions de ressources humaines -la réforme impliquera le repositionnement de nombreux cadre- comme les questions numériques, afin de maîtriser le risque, le moment venu, de voir des policiers ne pas avoir accès aux applicatifs dont ils ont besoin » note encore le rapport. « Dans le domaine de la police judiciaire, les inspections soulignent que le pilotage des enquêtes est simplifié et permet une vision d’ensemble sur tout le spectre de la criminalité. Les magistrats ont conservé le libre choix de la formation d’enquête et les personnels chargés du crime organisé n’ont pas été détournés de leur mission » ajoutent les deux ministres.
Le rapport, consultable ici, dresse toutefois un « bilan contrasté » de l’équivalent de ces DTPN dans l’Hexagone (DDPN), expérimentées dans huit départements.