Santé mentale des jeunes ultramarins : L’Unccas alerte sur une « urgence sociale majeure »

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Santé mentale des jeunes ultramarins : L’Unccas alerte sur une « urgence sociale majeure »

À l’approche de la Rencontre des élus d’outre-mer prévue le 17 novembre 2025, l’Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (Unccas) publie une enquête faisant état d’une forte dégradation de la santé mentale des jeunes ultramarins. Le document, rendu public ce jeudi 13 novembre, décrit une situation marquée par une détresse psychique importante et par des difficultés d’accès aux soins.À l’approche de la Rencontre des élus d’outre-mer prévue le 17 novembre 2025, l’Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (Unccas) publie une enquête faisant état d’une forte dégradation de la santé mentale des jeunes ultramarins. Le document, rendu public ce jeudi 13 novembre, décrit une situation marquée par une détresse psychique importante et par des difficultés d’accès aux soins.



Selon l’enquête menée auprès des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (CCAS et CIAS), 53 % des structures interrogées estiment que les jeunes constituent désormais le public le plus affecté par les troubles psychiques dans leur commune. Par ailleurs, 66 % d’entre elles déclarent avoir besoin de formations spécifiques pour mieux repérer et accompagner ces situations.
Ces constats rejoignent des travaux récents de l’Institut Montaigne, de la Mutualité Française et de l’Institut Terram, qui évaluent à près de quatre sur dix la proportion de jeunes ultramarins souffrant de dépression, avec des taux pouvant atteindre 52 % en Guyane.

Inégalités territoriales et manque de professionnels

L’Unccas souligne que les inégalités territoriales dans les départements et régions d’outre-mer contribuent à aggraver les difficultés. La désertification médicale, la pénurie de psychologues et de psychiatres ou encore l’insuffisance de structures d’écoute limitent l’accès aux soins. Les CCAS et CIAS se retrouvent ainsi en première ligne pour repérer, prévenir et orienter les jeunes en détresse.
Le président de l’Unccas, Luc Carvounas, évoque une situation révélatrice « de l’ampleur des inégalités sociales » dans les outre-mer.

Cinq recommandations prioritaires

Pour répondre à l’urgence décrite, l’Unccas formule cinq axes d’action : généraliser les formations aux premiers secours en santé mentale pour les acteurs locaux ; renforcer les démarches d’aller-vers et développer des espaces d’écoute dédiés ; soutenir durablement les familles et mieux accompagner les jeunes aidants ; améliorer la coordination entre les acteurs du soin, du social et de l’éducation ; adapter les politiques publiques aux réalités spécifiques des territoires ultramarins. 

L’Unccas appelle à une meilleure prise en compte des besoins des jeunes ultramarins et à une structuration plus efficace des réponses locales, impliquant les collectivités, les agences régionales de santé, les établissements de santé et les associations. Ces enjeux seront discutés lors du salon des maires, où l’organisation prévoit d’approfondir les résultats de son enquête.