Saint-Pierre et Miquelon : une activité économique en demi-teinte au 3e trimestre 2022, selon l’IEDOM

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Saint-Pierre et Miquelon : une activité économique en demi-teinte au 3e trimestre 2022, selon l’IEDOM

Très légère baisse de l’indice des prix à la consommation, ralentissement de l’inflation sur les prix des produits énergétiques, détérioration des indicateurs de chômage et difficultés de recrutement, recul de l’investissement, rebond du secteur du tourisme et difficultés de la filière halieutique. Voici entre autres, d’après une étude de l’IEDOM, les dernières tendances conjoncturelles de l’économie de Saint-Pierre et Miquelon pour le 3e trimestre 2022.

 

Dans l’ensemble, relève l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (IEDOM), l’indice des prix à la consommation diminue légèrement au troisième trimestre (+3,1% contre +3,2% précédemment). Les prix baissent notamment à cause du ralentissement du prix des services, et s’explique également par le ralentissement de l’inflation sur les prix des produits énergétiques : la croissance du prix des carburants et celle du fioul de chauffage étant nettement en baisse (respectivement +6,3% après +22,2% et +20% contre +35,1%). Sur un an toutefois, « les prix à la consommation continuent d’accélérer (+12,2% après +9,3%), toujours tirés par la hausse du prix de l’énergie et des matières premières conditionnée par la guerre en Ukraine et les difficultés d’approvisionnement liées à la reprise de l’activité », constate l’IEDOM.

L’organisme souligne que les indicateurs de chômage se sont détériorés au 3e trimestre. « Fin septembre 2022, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A repart nettement à la hausse sur un an (+25%) et atteint 80 personnes. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie ABC, c’est-à-dire inscrites à Pole Emploi et tenus de rechercher un emploi, augmente de façon plus modérée sur douze mois (+11,1 %) pour atteindre 160 personnes ». Par ailleurs, les difficultés de recrutement persistent, indique l’IEDOM. Depuis janvier 2022, Pôle Emploi enregistre 272 offres d’emploi pour seulement 180 demandeurs d’emploi en moyenne. Au 3e trimestre, les entreprises du secteur du transport et logistique et du commerce sont les plus touchées par la pénurie de main d’œuvre.

 

 En ce qui concerne l’investissement privé, il s’essouffle après un bond enregistré au trimestre précédent. Les importations en valeur à destination des entreprises diminuent sur les trois mois étudiés (- 17,2%) à 10,1 millions d’euros, retrouvant un niveau identique à celui observé en début d’année. « Le recul de l’investissement est attribuable à la baisse de ses deux composantes : Les importations de biens d’équipements et de biens intermédiaires chutent respectivement de -18% et -15% sur trois mois. En parallèle, les ventes de véhicules utilitaires neufs croissent de nouveau sur le trimestre (+38,9%) tandis qu’elles continuent de diminuer sur un an (-13,8%) », précise l’IEDOM.

Il y a de bonnes nouvelles pour le secteur du tourisme. Au 3e trimestre, la filière se rapproche de son dynamisme d’avant la crise Covid : « la fréquentation touristique étrangère progresse une nouvelle fois sur un an pour atteindre 8600 personnes, proche des 9576 enregistrées au 3e trimestre 2019 (-10,2%, en variation sur 36 mois). A noter que le nombre de croisiéristes surpasse celui observé au 3e trimestre 2019 (+8,2%), soit un total de 3260 croisiéristes entre juin et septembre 2022 », note l’IEDOM. Par ailleurs, le trafic maritime et aérien a continué d’augmenter sur un an pour se rapprocher de son précédent niveau, bénéficiant des nombreuses rotations de ferries et de la reprise des vols directs vers l’Hexagone sur la période. L’ouverture d’un Centre d’information touristique à Terre-Neuve, au Canada, a également profité au tourisme sur l’archipel.

Dans le domaine halieutique, après un bond de croissance au 2e trimestre, le montant total des prises de pêche enregistre une baisse sur un an (- 12,5%) pour s’établir à 747,6 tonnes au 3e trimestre 2022. Selon l’Institut d’émission, cette évolution est imputable à la baisse de l’activité artisanale qui représente 86,8% des prises du secteur. Les prises de pêche artisanale diminuent ainsi à 649,1 tonnes (-24% en variation sur douze mois) après avoir augmenté au trimestre précédent. « La pêche artisanale continue de se concentrer autour du concombre de mer dont les prises diminuent sur un an (- 25,9%). A l’inverse, la pêche à la coquille est en nette hausse (+52,9% en variation sur douze mois) », écrit l’IEDOM.

 

PM