La Collectivité de Saint-Martin (CSM) s’est positionnée parmi la trentaine de candidats au rachat du groupe CAIRE, qui centralise les compagnies aériennes d’Air Guyane et Air Antilles. Une offre de reprise partielle de la compagnie, en partenariat avec le groupe EDEIS, spécialiste de l’ingénierie et des infrastructures aéroportuaires.
Assurer l’exploitation d’un service indispensable à l’activité économique et touristique des Antilles en général, et de Saint-Martin en particulier, c’est l’objectif mis en avant par la CSM, qui rejoint les 29 repreneurs potentiels à s’être positionnés pour le rachat du groupe CAIRE. Seules 5 de ces offres seraient considérées comme candidates sérieuses. L’offre de la CSM avec EDEIS, qui exploite l'aéroport de Grand Case Espérance, assurerait une reprise partielle, estimée à 15 millions d’euros, et concernerait des avions de la flotte et la sauvegarde d’environ 80 emplois, sur les 300 recensés.
Dans un communiqué dédié, la Collectivité de Saint-Martin affirme être « en quête constante d’innovation et d’excellence », et de « s’inscrire dans une logique ambitieuse de développement à travers un modèle de compagnie aérienne inter-régionale rentable, permettant d’appliquer sa vision contre la vie chère tout en favorisant la continuité territoriale et l’accès à l’emploi local ».
L’offre formulée par la collectivité repose sur un plan de gestion financière saine et la complémentarité du partenariat entre un acteur public et un acteur privé, dans une volonté de « restaurer la confiance et la crédibilité de la compagnie auprès des passagers et des partenaires, ainsi que de sécuriser l’outil, avant un souhaitable développement vers d’autres destinations de la zone Caraïbe ».
« Nous comptons apporter notre savoir-faire, notre sérieux et la rigueur qu’est la nôtre dans la gestion des projets complexes pour venir soutenir cette activité qui se situe dans une région que nous connaissons, dont nous sommes devenus experts, et que nous aimons particulièrement. Notre implication est déjà totale pour faire de la renaissance d’Air Antilles un succès au service de Saint-Martin et de la région », a assuré Jean-Luc Schnoebelen, président d’EDEIS.
La lutte contre la vie chère et la continuité territoriale sont les 2 axes majeurs mis en avant par l’offre de la CSM et du groupe EDEIS, souhaitant proposer des billets à des tarifs raisonnés, mais également de proposer aux socio-professionnels des offres alternatives de fret aérien pour le transport de biens et de marchandises, « afin que les consommateurs saint-martinois n’aient plus à autant souffrir de la vie chère, accentuée par certaines positions de monopole sur le fret », affirme la Collectivité.
Dans le communiqué de la Collectivité, Louis Mussington, président de la Collectivité de Saint-Martin, défend le projet de reprise formulé : « Alors même que Saint-Martin s’apprête à célébrer les 20 ans du oui au 74, il est plus que jamais temps de nous projeter avec ambition dans l’avenir. Les enjeux de ce territoire, à la fois stratégiques d’un point de vue géopolitique et économique, et hautement internationaux, nous le commandent, ainsi que les besoins quotidiens de notre population. Ce projet de reprise constitue une véritable chance d’empowerment et d’autonomisation économique pour les enfants, les femmes et les hommes de Saint-Martin. Si notre offre est acceptée, ils pourront, entre autres, profiter des opportunités qui émergeront de la filière aérienne. C’est également une belle opportunité pour le territoire, en matière d’aménagement et de connexion innovante entre le hub de Juliana et le hub de Grand-Case pour lequel nous avons des projets structurants ambitieux. C’est en toute conscience et responsabilité, que nous avons décidé de nous positionner sur ce projet de reprise partielle en vue de maîtriser les outils de notre développement et de faire de notre intégration régionale une réalité ».
D'après nos partenaires d'RCI, un consortium de 3 repreneurs du privé aurait également soumis une offre avec un ancien commandant de bord d'Air Antilles pour piloter le projet. Et puis enfin, deux repreneurs de l’Hexagone auraient également soumis des offres partielles pour se partager l'activité entre les Antilles et la Guyane. L'audience d'examen des offres doit se tenir le 21 septembre prochain devant le tribunal de commerce de Point-à-Pitre. Pour rappel, le groupe CAIRE avait été placé en liquidation judiciaire, avec poursuite des activités début août, à la suite d'une grève entamée le 14 juillet. Le PDG Éric Koury avait annoncé que le groupe était au bord de la cessation de paiement fin juillet, alors que le mouvement social s'était enlisé.
Damien Chaillot