À l’occasion d’une conférence de presse dédiée, la Collectivité de Saint-Martin (CSM) a présenté les résultats d’une enquête de comparaison des prix réalisée en Hexagone et dans des territoires ultramarins, avec pour la première fois, celui de Saint-Martin. L’enquête, qui concernait 400 familles de produits, montre que les prix à la consommation sont en moyenne 12 % plus élevés que dans l'Hexagone, et entre autre des prix sur l'alimentaire 47% de plus que dans l'hexagone.
Enquête réalisée tous les cinq ans dans le cadre d'un partenariat entre les collectivités territoriales d’outre-mer volontaires et l'Insee, c'est la première fois que celle-ci est réalisée à Saint-Martin. Elle sera poursuivie lors de ses prochaines itérations sur le territoire de Saint-Martin, grâce à la coopération entérinée par une convention de coopération signée par l’Institut Territorial de la Statistique des Études Économiques de Saint-Martin (Itsee) et l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (Insee).
Menée au premier trimestre 2022, la Collectivité s'est chargée de réaliser les relevés de prix sur le terrain avec l’appui de 6 enquêteurs recrutés pour l’occasion, dont l'Insee a assuré la formation et a fourni la logistique de suivi de l'enquête, puis exploité les résultats.
Premier constat de l’étude, à Saint-Martin, les prix à la consommation sont plus élevés de 12 % par rapport à l’Hexagone. L’écart est plus élevé en Guadeloupe (+17 %). Il est respectivement de +15 % et +14 % en Martinique et en Guyane et plus faible à La Réunion (+9 %) et à Mayotte (+10 %).
Chaque écart est une mesure synthétique des différences de prix entre l'Hexagone et un territoire ultramarin. Il tient compte des habitudes de consommation des ménages des deux territoires comparés.
Dans le détail, c’est le secteur de l’alimentation qui contribue le plus à l’écart de prix entre Saint-Martin et l’Hexagone, puisque le niveau de prix de l’alimentaire est supérieur de 47 %. La plupart des produits alimentaires sont plus chers sur le territoire, et les produits laitiers, la viande, la pâtisserie, les produits céréaliers et les boissons non alcoolisées sont les denrées qui contribuent le plus aux écarts observés dans l’alimentation entre les deux territoires.
En revanche, le prix des boissons alcoolisées et du tabac sont inférieurs de 33 % à ceux de la France hexagonale, un écart qui reflète un niveau de taxation très bas à Saint-Martin pour ces deux familles de produits, car aucun des droits spécifiques en vigueur en France hexagonale n’est applicable sur les boissons alcoolisées et le tabac contrairement aux DROM. Cette situation est le résultat de la configuration particulière de l’île de Saint-Martin dont le caractère binational et l’absence de frontières a conduit à une forme de convergence de certains éléments de fiscalité avec la partie néerlandaise, explique l’Insee.
Les services de communication, les loisirs et la culture, la restauration et l’hôtellerie sont également plus chers à Saint-Martin. Les prix des services de communication sont plus élevés de 43 % qu’en Hexagone, les dépenses liées aux loisirs et à la culture s’élèvent à +27 %, tandis que dans la restauration et l’hôtellerie, le différentiel de prix est de +22 %.
L’écart de prix pour les dépenses de santé atteint quant à lui +11 %, et les prix de l’habillement sont 9 % plus élevés à Saint-Martin qu’en France hexagonale.
Enfin, les dépenses liées au logement, hors loyers, sont renchéries par les coûts d’alimentation en eau, 21 % supérieurs à ceux pratiqués en Hexagone, tandis que les meubles, articles de ménage et l’entretien courant du foyer, sont également plus onéreux à Saint-Martin, les prix étant 16 % supérieurs à ceux de la France hexagonale.
Les prix liés au transport sont la seule catégorie, avec l’alcool et le tabac, moins chers à Saint-Martin. En effet, les prix liés au transport aériens, routiers, à l’entretien et à la réparation des véhicules sont 13 % inférieurs à ceux pratiqués en Hexagone.
Damien CHAILLOT