Le comité d’évaluation du Plan France Très Haut Débit (PFTHD), piloté par France Stratégie, a publié son rapport final le 11 janvier et l’a remis à Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications. Le document évalue notamment le travail de gouvernance du déploiement du plan par la puissance publique. Il fait également un point sur la situation dans les territoires d’Outre-mer.
Les départements et collectivités d’Outre-mer s’inscrivent naturellement dans le cadre du PFTHD. Ils relèvent du même cadre de régulation que l’Hexagone et sont couverts au même titre par les dispositions du plan. Les régions concernées sont la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, La Réunion, Mayotte, Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre et Miquelon. Chacun de ces territoires présente cependant des caractéristiques géographiques et physiques spécifiques : taille, insularité et accès au réseau de câbles internationaux par exemple, ce qui a un impact sur les coûts de déploiements avec des variations selon les régions.
Selon les auteurs du rapport, les dispositifs d’accompagnement pour le déploiement du Très haut débit ont pu être instaurés à la même hauteur dans les Outre-mer et dans l’Hexagone : « les aides publiques ont été mobilisées dans ces territoires au même niveau que pour le reste du territoire, soit 4% de l’enveloppe nationale pour un ratio du taux d’aide de la population ultramarine identique à celui de la population nationale. Comme pour les territoires métropolitains, on observe l’émergence d’acteurs locaux (opérateurs mais aussi acteurs de l’écosystème), en dépit toutefois d’une qualité des services qui reste inégale. »
Afin de répondre à la demande croissante de bande passante des utilisateurs, les autorités ont mis en place un dispositif adapté dit de « continuité territoriale numérique dans les Outre-mer ». Ce dernier a été subventionné à hauteur de 24 millions d’euros pour l’acquisition de capacités de débit supplémentaires sur les câbles sous-marins transcontinentaux par les fournisseurs d’accès internet ultramarins, indique l’étude.
Selon l’observatoire de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse, ndlr), le Très haut débit (THD) est désormais majoritaire en Outre-mer et remplace progressivement le haut débit. « La part des locaux couverts avec du Très haut débit reste néanmoins moins importante qu’en métropole. Bien que la téléphonie mobile représente une part importante des usages, c’est bien la connectivité fixe qui est à l’origine de cette croissance du THD ultramarin », précise le rapport.
Dans le domaine de la couverture fibre, les territoires ultramarins ont accru leurs ambitions. La Réunion et Saint-Martin sont les départements les plus couverts (respectivement 63% et 48%, la moyenne de la France entière approchant les 63%). Pour les autres régions, la fibre n’est pas la technologie principale pour l’accès au THD, mais elle progresse (elle est actuellement de 36% à Saint-Barthélemy, 32% en Guyane, 28% en Guadeloupe, mais seulement de 8% en Martinique et 0% à Mayotte et Saint-Pierre et Miquelon). Le rapport souligne qu’ « au-delà des objectifs d’une couverture Très haut débit pour tous et le remplacement du réseau cuivre, le gouvernement français s’est également donné pour objectif la généralisation de la fibre à l’horizon 2025 ».
PM