Une rencontre a eu lieu la semaine dernière au Suriname. Etaient présents des équipes de trois pays différents : Guyane, Suriname, Guyana ainsi que des scientifiques et l’ONG WWF. Tony Nalovic, ingénieur halieutique au Comité régional des pêches de Guyane, est revenu sur les échanges de cette rencontre au micro de notre partenaire Radio Péyi.
On le rappelle, la pêche illégale est un fléau qui touche tout le plateau des Guyanes. Pendant longtemps les échanges entre les trois pays étaient quasi-inexistants. Mais depuis ces derniers mois, les relations se resserrent. Avec une première réunion à la fin 2023. Suite à la rencontre de la semaine dernière, les équipes se sont mis d’accord pour signer un traité contre la pêche illégale.
L’urgence de la situation est désormais partagée par les trois pays, dit-il. Car la ressource est en péril. « Les scientifiques et les managers des pêcheries des trois pays admettent que la ressource est en péril. Sans changement de politique sur la pêche illégale, le potentiel d'effondrement du stock est très inquiétant sur les aspects économiques et les aspects d'autonomie alimentaire des trois pays. Si la ressource s'effondre, il va falloir remplacer cette protéine par autre chose et éventuellement importer la protéine pour nourrir les plus pauvres et vulnérables dans la communauté»
Les Etats, dit-il, doivent désormais s’emparer du sujet. « L'un des groupes de travail sur la mise en application de la loi a déclaré qu'il fallait un accord commun officiel, un traité entre les pays sur le partage d'informations. A ce stade, nous avons besoin que les Etats s'emparent du sujet mais cela fait 20 ans qu'on attend. Ces peuples et la Guyane et ses élus apportent cela aux élus nationaux , pour signer ce document et pour que nous puissions avancer sur le contrôle des pêches ensemble ».
Il y a enfin une prise de conscience du problème à l’échelle régionale, se réjouit-il. « Chaque pays a présenté ont partagé leurs infos, tous ont remarqué que leurs stocks sont en péril. Sur la pêche illégale, nous avons vu que le problème est régional : les fonctionnaires du Guyana ont appris qu'ils n'étaient pas seulement victimes de la pêche illégale de la part des navires trinidadiens et vénézueliens mais que leurs bateaux pêchaient dans les eaux de Guyane. Beaucoup de personnes au Guyana ne savait pas cela, et ils étaient consternés ! On se prépare pendant six mois pour avoir des réponses nationales lors de la prochaine réunion».
Selon Tony Nalovic. La prochaine réunion pourrait avoir lieu en Guyane.
Par Radio Peyi