La fleurettiste guadeloupéenne Ysaora Thibus est maintenue dans la sélection de l'escrime pour les Jeux olympiques de Paris, a confirmé mercredi la Fédération française d'escrime (FFE), à quatre jours de l'épreuve individuelle.

Innocentée en première instance de son contrôle anormal à un agent anabolisant, l'ostarine, intervenu le 14 janvier, la vice-championne olympique par équipes de Tokyo en 2021 avait appris lundi l'appel de l'Agence mondial antidopage (AMA) dans son dossier. Si le recours n'est pas suspensif, il expose à un risque d'annulation des médailles selon la décision rendue en appel.

« La FFE maintient la composition de sa sélection olympique au fleuret dames », a annoncé la Fédération dans un communiqué. Consultées, les membres de l’équipe de France olympique de fleuret dames conservent leur confiance en Ysaora Thibus et souhaitent que celle-ci fasse partie de l’aventure. « Si on n'a pas de contre-indication des instances -fédérales ou plus haut- Ysaora fera partie de la sélection. C'est la position du collectif, des athlètes et du staff », avait affirmé l'entraineur national du fleuret féminin Yann Detienne, lors d'un point-presse mardi.

Également sondé, le comité olympique français (CNSOF) a transmis mardi son « avis (...) de maintenir l'athlète engagée », avait indiqué à l'AFP une source proche du mouvement olympique. Les coéquipières de Thibus sont-elles prêtes à assumer ce risque ? « Absolument », avait assuré Yann Detienne. « Elles ont eu un échange toutes les quatre. Elles ont posé des choses. Après, nous, on a échangé avec les filles, sans Ysaora, pour poser l'ensemble des données et leur version a été la même et identique. »

A grand renfort d'études, Thibus avait plaidé la contamination par fluides corporels avec son compagnon Race Imboden pour expliquer son contrôle antidopage anormal lors de l'étape de Coupe du monde de Paris le 14 janvier. L'ex-escrimeur américain avait « admis prendre en secret du MK2866 (autre nom de l'ostarine, NDLR) pour développer ses muscles qui n'étaient plus stimulés depuis un an et sa retraite », précisait dans une étude le professeur Jean-Claude Alvarez, toxicologue membre de l'équipe de défense de l'escrimeuse de 32 ans.

Le tribunal antidopage indépendant de la Fédération internationale d'escrime (FIE) avait décidé d'innocenter Ysaora Thibus le 21 mai.