Le quatrième et dernier cahier de la collection « Territoires et transitions » vient d’être publié dans le cadre du rapport 2023-2024 de l’Observatoire des territoires, avec le concours de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), entre autres. Il s’intéresse plus particulièrement aux défis numériques qui constituent des piliers de l’aménagement des territoires. Dans cette perspective, la fibre optique et la couverture mobile sont des questions cruciales pour les Outre-mer.
« La transition numérique est un enjeu majeur pour renforcer la cohésion des territoires, le plein emploi et réindustrialiser le pays. Pour réussir cette transition, il est nécessaire d’assurer à chacun une couverture numérique, fixe comme mobile, de qualité », indiquent l’Observatoire des territoires et l’ANCT. Exemple, le Plan France Très Haut Débit pour généraliser l’accès à la fibre à horizon 2025, qui s’appuie sur les opérateurs privés et les collectivités territoriales. L’État appuie quant à lui financièrement les initiatives publiques à hauteur de 3,5 milliards d’euros.
Au premier trimestre 2021, 25,6 millions de personnes étaient éligibles à la fibre optique, représentant 58% des foyers et entreprises françaises. Cette période implique aussi un déploiement pour ceux qui sont effectivement raccordables à un réseau en fibre optique jusqu’à l’abonné, dont La Réunion où l’avancement est rapide. « Il reste quelques territoires sur lesquels d’importants efforts de déploiements sont en cours afin d’atteindre l’objectif de généralisation de la Fibre à l’horizon 2025 », relève cependant le rapport, notamment la Martinique.
Ce dernier avance également les particularités de la Guyane où la généralisation de la fibre ne concernera que les zones urbaines du littoral, et le cas de Mayotte qui a choisi un partenaire privé pour effectuer des déploiements qui ne se réaliseront que sur plusieurs années, surtout après le passage du cyclone Chido et des diverses dépressions tropicales qui ont durement frappé l’archipel. Dans tous les cas « ces territoires font l’objet d’un accompagnement renforcé de la part de l’ANCT », assure l’étude.
Pour ce qui ressort de la couverture mobile, il faut noter que « New Deal Mobile » décidé en 2018 pour le renouvellement des fréquences, n’est pas applicable dans les Outre-mer, en raison de la différence des opérateurs et des fréquences. « Cependant, les procédures d’attribution de fréquences sur les territoires ultramarins, mises en œuvre par l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse, ndlr) en mars 2022 et juillet 2023, ont permis d’imposer aux opérateurs de couvrir des zones spécifiques afin de poursuivre l’amélioration de la couverture mobile dans ces territoires », précise le rapport.
Ces procédures se rapportaient aux bandes 700 MHz, 900 MHz et 3,5 GHz en Guadeloupe et Martinique, ainsi que les bandes 700 MHz et 3,5 GHz en Guyane, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. En outre, une nouvelle procédure d’attribution des fréquences a été instaurée en mars 2024. « Cette procédure visait spécifiquement les bandes 1800 MHz et 2,1 GHz en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion. Parallèlement, les territoires de Mayotte, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et la Guyane ont également bénéficié d’attributions pour les bandes 900 MHz, 1800 MHz et 2,1 GHz ». Tout cela pour prendre en compte les singularités géographiques et les besoins spécifiques de chaque territoire.
Un problème particulier se pose toutefois pour la Guyane. Ce territoire accuse en effet un important retard concernant la couverture mobile : 90% de la collectivité et 25% de ses principales routes y sont non desservies. Devant cette situation, l’État a décidé en mars 2023 d’apporter un appui financier prioritaire à la Guyane avec une enveloppe de 10 millions d’euros destinée à améliorer la couverture mobile.
Ce soutien vise notamment « à soutenir le déploiement de quatre pylônes le long de la route nationale 1, de financer la mise à disposition d’emplacements viabilisés et alimentés en énergie dans les zones identifiées dans les procédures d’attribution de fréquence et plus généralement, d’accompagner tout projet ambitieux d’amélioration de la couverture mobile du territoire guyanais », détaille l’étude. La procédure visant à sélectionner définitivement le lauréat retenu est en cours depuis l’été 2024 dans le cadre d’un appel à projet intitulé « Renforcement de la couverture mobile en Guyane ». L’ANCT est chargée de l’instruction des candidatures et des négociations de financement.
PM