Du 1er au 11 juin 2023 se tiendra la 26ème édition du Festival de l’Imaginaire à l’initiative de la Maison des Cultures du Monde avec un programme riche et éclectique comprenant entre autres des spectacles de musiques issues de La Réunion et de l’Ile-Maurice ainsi que du chant et percussions bèlè de Martinique. L’occasion de découvrir des spectacles inédits en France et des formes d’expression moins connues ou plus rares et façon de participer à la défense de la diversité culturelle.
Créé en 1997 par la Maison des Cultures du Monde – Centre français du patrimoine culturel immatériel - qui œuvre depuis 40 ans pour la promotion en France des cultures étrangères, de la diversité culturelle et du patrimoine culturel immatériel, le Festival de l’Imaginaire offre une scène ouverte aux peuples et civilisation du monde contemporain et à leurs formes d’expression les moins connues ou les plus rares. Qu’ils soient érudits ou populaires, minimalistes ou sophistiqués, la plupart des spectacles sont souvent inédits lors de leur présentation en France.
Cette année, pour cette 26ème édition, le Festival de l’Imaginaire propose un programme riche et éclectique avec des spectacles issus d’Afrique, d’Asie, d’Europe, des Mascareignes, d’Amérique latine ou encore des Caraïbes.
« Tiombô » ou l’association entre le tambour séga de Maurice et le maloya de La Réunion
Parmi ces spectacles « Tiombô » qui signifie en créole de cette région « tiens bon », un projet réunissant deux artistes reconnus, l’artiste réunionnais Olivier Araste plus connu sous le nom de Lindigo, sorte de griot moderne qui propose une musique fortement empreinte de spiritualité et le chanteur-percussionniste mauricien Lelou Menwar, spécialiste du tambour ravanne – accompagnés des musiciens Kersly Sham et Fixi. Ce spectacle sera présenté au Parc de Saint-Cloud.
Ces deux artistes proposent une association entre le maloya et le tambour séga. Deux pratiques mêlant chant musique et danse. Un mélange cohérent des genres du fait de l’ancrage de ces deux rythmes dans des cultures créoles proches, héritières de l’esclavage. Au son des tambours réunis du maloya et du séga, aux rythmes et aux chants de « Tiombô » portés par des textes puissants et poétiques, voici que ressuscite la voix des anciens d’Afrique et de Madagascar retraçant l’histoire mouvementée du métissage de ces îles et du monde d’aujourd’hui. Voici que surgissent toute la souffrance du déracinement et la complexité de la créolisation comme processus de recréation d’une identité de groupe.
Des musiques des Mascareignes jusqu’au son du tambour bèlè de Martinique, tel est notamment le voyage artistique auquel nous convie le 26ème Festival de l’Imaginaire avec « Krey-La – chant et percussions du bèlè », un spectacle qui sera donné au cirque Zingaro, à Paris. Le bèlè est un genre musical et dansé intimement lié à l’histoire de la Martinique. Un ensemble de chants, rythmes de tambour et suites de danses qui puise ses racines dans l’esclavage et le travail dans les champs de canne à sucre. Le bèlè mêle des éléments introduits par les ancêtres africains aux quadrilles et contrebasses européennes en vogue au début de XIXème siècle. La pratique du bèlè connaît depuis quelques décennies un regain d’intérêt et séduit de plus en plus la jeune génération.
Le bèlè de la Martinique séduit de plus en plus la jeune génération
C’est la Maison du Bèlè en Martinique qui est à l’initiative de la constitution de la troupe « Krey-La ». Une troupe qui regroupe des artistes amateurs mêlant plusieurs générations engagés dans la sauvegarde de cet univers artistique, dont ils prônent les valeurs de solidarité à travers une pratique ancrée dans leur quotidien. Installée à Sainte-Marie dans le nord atlantique de la Martinique, berceau du bèlè et lieu emblématique d’où sont originaires de nombreux maîtres du bèlè (Ti Emile, Ti Raoul Grivalliers, Paul Rastocle…), la Maison du Bèlè est aujourd’hui une référence pour la transmission et la valorisation de ce pan du patrimoine musical et chorégraphique de la Martinique.
En cette année du 20ème anniversaire de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, ces deux spectacles issus des territoires ultramarins « Tiombô » et « Krey-La » présentés dans le cadre de l’édition 2023 du Festival de l’Imaginaire font partie de ce patrimoine vivant et en mouvement « source d’inspiration, de résilience et d’émancipation » voire de « métissage d’où émergent de nouvelles identités » que veut valoriser la Maison des Cultures du Monde au nom de la défense de la diversité culturelle.
E.B.
26ème Festival de l’Imaginaire
Musiques – danses – théâtres - Rencontres
Du 1 au 11 juin 2023
Renseignements et programme : festivaldelimaginaire.com
Tél : 01 45 44 72 30.