Pour la première fois depuis sa création en 1984, la Conférence Internationale des Barreaux (CIB) de Tradition Juridique Commune sera dirigée par une femme. Murielle Renar-Legrand, avocate et bâtonnière du Barreau de la Martinique, a été élue présidente lors du congrès 2024 de l'organisation, qui s’est tenu récemment en Martinique.

Dans ses premières déclarations en tant que présidente, Murielle Renar-Legrand a affirmé son intention de défendre les principes fondamentaux de la profession d’avocat. Elle a souligné l’importance de préserver les libertés des avocats face à des discours qui pourraient tenter d’assimiler leur rôle à celui de leurs clients.

« L’avocat n’est pas là pour justifier ou excuser, mais pour garantir un processus démocratique et juste au sein des tribunaux », a-t-elle expliqué, au micro de nos confrères de RCI. Elle a également mis en lumière les défis auxquels font face les avocats, même dans des contextes où les conditions de travail sont jugées favorables. Selon elle, il est essentiel de maintenir une vigilance constante contre toute tentative de restreindre les droits fondamentaux des avocats ou d’éroder leur indépendance.

Une présidence symbolique

L’élection de Murielle Renar-Legrand marque une étape importante pour la CIB, traditionnellement présidée par des personnalités issues d’Europe ou d’Afrique. Sa nomination, en tant que femme et représentante des Amériques, revêt une dimension symbolique forte. Elle a exprimé sa volonté de promouvoir la francophonie dans les Amériques, citant notamment des territoires tels que la Martinique, la Guadeloupe, Haïti et la Louisiane. « La CIB est une organisation francophone, et ma présidence reflète une diversité accrue dans nos traditions juridiques. Je souhaite mettre en lumière la richesse de la tradition juridique française dans les Amériques », a-t-elle déclaré.

Une première pour la Martinique et les femmes

Avec cette élection, la Martinique se retrouve au centre de la scène juridique internationale. C’est également une avancée significative pour les femmes dans un domaine où les postes de responsabilité restent encore majoritairement occupés par des hommes. Me Renar-Legrand entend utiliser cette position pour continuer à défendre les valeurs fondamentales de la justice et de la démocratie, tout en mettant en avant la contribution des femmes dans le monde juridique. 

Damien Chaillot