Le Grand Port Maritime de la Martinique (GPMLM) poursuit sa transformation avec l’octroi d’un complément de prêt de 5 millions d’euros de la Banque des Territoires, destiné à la réhausse des portiques du terminal conteneurs de la Pointe des Grives. Ce financement vient s’ajouter aux 31 millions d’euros déjà accordés par la Banque des Territoires en 2024, portant son soutien total à 36 millions d’euros sur ce projet. Roland Picot, Directeur territorial Martinique de la Banque des Territoires, nous a expliqué ce financement.

Ces investissements s’inscrivent dans une stratégie de modernisation des infrastructures portuaires du projet « hub Antilles », visant à accueillir des navires de plus grande capacité et à optimiser les flux commerciaux entre l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud. En renforçant la compétitivité du Grand Port Maritime de la Martinique au sein de la région Caraïbes, ce projet ambitionne de faire de l’île un point central du commerce maritime, capable de capter une part croissante du transbordement et d’accompagner l’évolution des échanges internationaux.

Pour Outremers 360, Roland Picot, Directeur Territorial Martinique de la Banque des Territoires (Direction Régionale Antilles-Guyane), a accepté de nous en dire plus sur la stratégie de financement mise en place pour soutenir cette transformation majeure du GPMLM.

Des financements stratégiques pour une transformation durable

La modernisation du Grand Port Maritime de la Martinique repose sur plusieurs axes stratégiques précise Roland Picot : « Parmi les travaux majeurs figurent la prolongation des quais (NDLR de 450 à 600 mètres), permettant d’augmenter la capacité d’accostage, ainsi que le dragage du port, indispensable pour accueillir des navires de plus grande envergure. Un autre volet essentiel concerne la réhausse et le renouvellement des portiques, afin d’optimiser les opérations de chargement et de déchargement des conteneurs. Deux scénarios sont envisagés : soit la surélévation des portiques existants de 7 mètres, grâce à un procédé technique combinant découpe, montage sur vérins hydrauliques et ressoudage ; soit leur remplacement par des équipements plus performants. Cette modernisation permettra au port de traiter des navires de 7 900 EVP (équivalent vingt pieds), renforçant ainsi sa position stratégique et sa capacité à capter une part plus importante du trafic maritime dans la région. »

Le montage financier de ce projet ambitieux d’un budget total de 122 millions d’euros, repose sur plusieurs sources de financement détaille Roland Picot : « La Banque des Territoires a accordé 36 millions d’euros, auxquels s’ajoutent des fonds FEDER, le soutien de l’État, un financement complémentaire de la Caisse des Dépôts, ainsi que des fonds propres du port. Par ailleurs, l’Agence Française de Développement (AFD) a octroyé un préfinancement de 15 millions d’euros, destiné à accélérer le déploiement des premières phases du projet. »

Ces financements étaient au cœur de la conférence de conjoncture du Grand Port Maritime qui s’est tenue mercredi 19 février et qui a permis d’examiner les avancées réalisées et de tracer les perspectives de développement à l’horizon 2026.

Le Hub Antilles, un enjeu clé pour le commerce maritime dans les Caraïbes

Le Grand Port Maritime de la Martinique occupe une position clé dans le projet phare « hub Antilles », en facilitant et optimisant les échanges commerciaux entre la métropole, la Guadeloupe, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud : « Si le transbordement reste aujourd’hui limité, la montée en puissance des capacités portuaires devrait dynamiser les flux maritimes. Sur le plan économique, l’agrandissement des infrastructures et l’optimisation des capacités d’accueil devraient entraîner une réduction des coûts de transport maritime, avec un impact direct sur les prix pour les consommateurs antillais. L’augmentation du volume des marchandises traitées stimulera l’emploi et l’économie locale. » souligne Roland Picot.

Accélérer la décarbonation du transport maritime

La modernisation du Grand Port Maritime de la Martinique s'inscrit également dans une démarche de transition écologique ambitieuse. L’introduction de navires fonctionnant au gaz naturel liquéfié (GNL) et au méthanol permettra de réduire les émissions de CO₂, tandis que l’optimisation des infrastructures améliorera l’efficacité énergétique des opérations portuaires. Ces avancées inscrivent le GPMLM dans une dynamique de décarbonation du transport maritime, en phase avec les engagements environnementaux internationaux.

2025 marque le début d’un nouveau cycle stratégique et structurant pour le Grand Port Maritime de la Martinique, qui s’étendra jusqu’en 2029, avec l’ambition de renforcer son rôle dans le développement économique régional et de s’imposer comme un acteur incontournable du commerce maritime mondial.

EG