La Martinique n'est pas tout à fait sortie de la quatrième vague du variant Delta, que la cinquième vague Omicron déferle sur le territoire. Déjà saturés, les services de réanimations sont à bout de souffle et la crainte d'une saturation et d'un point de non-retour est réelle pour l'année 2022.
Un taux d'incidence proche des 2.000 cas pour 100.000 habitants, 15,8% de taux de positivité, 7.395 nouveaux cas pour la semaine du 3 au 9 janvier 2022 et 96 hospitalisations, le bilan de l'épidémie en ce début d'année 2022, alors même que la variant Omicron se développe en Martinique, fait craindre aux services hospitaliers une situation de non-retour.
Le personnel manque et la contestation face à l'obligation vaccinale complique l'organisation interne de la structure, déjà en situation proche de la saturation.
Les renforts exceptionnels de la réserve sanitaire ont permis de passer la 4e vague, mais pour la 5e vague, ces renforts ne viendront pas selon les responsables des services. L'Hexagone est, elle aussi, confrontée à l'épidémie tandis que le personnel est épuisé par presque deux ans de lutte contre le virus.
En témoigne le Dr Cyrille Chabartier, Chef du service de réanimation du CHUM, interviewé par nos confrères de viàATV : « On ne dort pas toutes les nuits, on travaille plus que ce qu'exige la loi, bien plus, on reste beaucoup d'heures supplémentaires, et tout ceci participe à l'épuisement des équipes médicales, mais aussi paramédicales ».
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Pendant la 4e vague en août 2021, 115 lits de réanimation étaient disponibles, mais la situation actuelle ne permet de n'en disposer que de 35, déjà tous occupés.
Si l'organisation interne tente de contrer la saturation en réquisitionnant matériel et personnels de services adjacents, la marge dégagée ne permettra pas de se confronter à une nouvelle déferlante de contaminations et d'hospitalisations, qui semble pourtant se dessiner avec l'arrivée du variant Omicron, comme l'explique le Pr André Cabié, Chef du service des maladies infectieuses et tropicales du CHUM, au micro de viàATV : « Le variant Omicron, comme dans le reste du monde, est en train de devenir majoritaire en Martinique. Dans les derniers prélèvements qui ont été traités par le laboratoire du CHU, plus de 80% des prélèvements étaient liés au variant Omicron (…) c'est ça qui explique l'augmentation ultra-rapide du nombre de cas, on n'a jamais connu une augmentation aussi rapide ».
Damien CHAILLOT