En Outre-mer, la pêche artisanale représente une part majeure du secteur, souvent, un rôle important dans l’économie, parfois garant d’une part d’emploi et de sécurité alimentaire des populations. Or, devant le manque de connaissances détaillées dans le domaine, l’Ifremer a souhaité organiser une rencontre avec les acteurs de la filière, pour partager les avancées scientifiques obtenues et échanger des enjeux de durabilité de la pêche dans ces territoires. L’événement, qui se tiendra ces 5 et 6 décembre 2022, au siège du Comité National des Pêches et des Élevages Marins (CNPMEM) à Paris, est liée à une politique volontariste dans le domaine détaillée sur le site de l’Ifremer.
Aborder les enjeux socio-économiques, de gouvernance, biologiques, ou liés aux ressources exploitées et aux dimensions environnementales, c’est l’objectif de cette rencontre organisée à Paris par l’Ifremer.
Seront abordés, des sujets tels tels que les grands chiffres de la pêche dans les Outre-mer français, les trajectoires économiques dans un contexte de fortes perturbations, les profils socio-démographiques et les conditions de travail dans ce secteur, les interactions avec les autres pêcheries, ou encore la prise en compte du changement climatique et l'état des habitats essentiels dans l'évaluation des ressources halieutiques.
Pour Clara Ulrich, directrice adjointe à la Direction scientifique de l’Ifremer : « L'idée de l'atelier est de partager les avancées et résultats obtenus, et de discuter des futurs besoins de collaborations et des enjeux d'avenir. Par cet échange, on espère aussi convaincre du bien-fondé de la mutualisation des ressources et des compétences scientifiques, car si certains enjeux sont spécifiques à un territoire particulier, bien souvent les problématiques s’avèrent similaires sur différents territoires ».
Dans les territoires ultramarins, la majorité de la flottille de pêche est composée de navires de moins de 12 mètres, et la plupart des navires pratiquent une pêche artisanale, avec lignes, casiers et filets. L’activité occupe une place importante en termes d’emploi, mais aussi en termes d’approvisionnement alimentaire. En ce sens, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) rappelle que 3 milliards de personnes sont dépendantes des produits de la mer comme principale source de protéines animales.
En 2014, l’organisation a souhaité favoriser la meilleure prise en compte de la pêche artisanale par les institutions internationales et les politiques nationales de la pêche en instituant des directives volontaires visant à assurer la durabilité de cette pêche dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l'éradication de la pauvreté. L’année 2022 s’inscrit justement comme une année de célébration internationale de ces directives volontaires, intitulée "Année internationale de la pêche artisanale et de l'aquaculture".
En accord avec cet objectif, la France approfondit ses connaissances sur la pêche artisanale ultramarine à travers les nombreux projets initiés par ou avec l’Ifremer sur cette thématique dans le cadre de son Plan d'Action Outre-mer (PAOM) 2021-2025.
Damien Chaillot