Elles sont journalistes, collègues et amies de longue date au sein du pôle Outre-mer de France Télévisions : Nathalie Sarfati et Nora Nonet se préparent à relever un défi de taille, participer à la 34ème édition du Rallye Aïcha des Gazelles. Cette compétition 100 % féminine se déroulera dans le désert marocain du 11 au 26 avril 2025. Sous la bannière des "Sista Gazelles", les deux femmes se lancent dans cette aventure en portant un message fort : sensibiliser le grand public à la drépanocytose, une maladie encore trop peu connue qui touche pourtant des millions de personnes, particulièrement dans les Outre-mer et en Afrique.
Sarfati et Nonet seront-elles sur la ligne de départ le 11 avril 2025 pour le Rallye Aïcha des Gazelles ? Les deux journalistes nous le garantissent : elles vont tout faire pour. Pour le moment, l’urgence est de réussir à réunir le budget nécessaire à la participation à cette aventure hors norme : 34 000 euros.
« Il nous reste encore 28 000 euros à réunir », précise Nora Nonet. Elle et sa collègue, Nathalie Sarfati, se préparent d’ailleurs, ce mercredi 11 décembre, à participer à une collecte de fonds organisée pour tenter de concrétiser un peu plus ce projet. Au programme de cet événement : exposition-vente de Karukera Bijoux, créations artisanales, sur-mesure et éthiques, mais aussi une vente aux enchères d’une œuvre de l’artiste réunionnaise Barbara Rosé Joanny. Les deux journalistes multiplient les initiatives et portent un message universel : la solidarité comme moteur de l’action.
Deux journalistes engagées face à la maladie
Pour Nathalie Sarfati et Nora Nonet, participer au Rallye Aïcha des Gazelles, c’est non seulement le projet d’une vie, mais aussi une occasion unique de se dépasser tout en portant un coup de projecteur sur une maladie encore trop peu connue. Ce projet est né de leur engagement journalistique et personnel.
Toutes deux journalistes au pôle Outre-mer de France Télévisions, elles ont longtemps couvert des sujets liés aux problématiques de santé dans les Outre-mer et en Afrique. « La drépanocytose, c’est une maladie dont on parle trop peu », rappelle Nathalie Sarfati. « Pourtant, c’est la maladie génétique la plus répandue dans le monde. Dans les Outre-mer, elle touche une part significative de la population, mais elle reste largement ignorée du grand public et des décideurs ». « Comme nous travaillons pour le pôle Outre-mer, on se retrouve souvent à en parler », complète Nora Nonet. « Mais nous sommes souvent les seuls. C’était donc important pour nous de faire en sorte que cette maladie soit un peu plus visible. Le rallye est une occasion toute trouvée ».
Si Nora Nonet n’a jamais participé à ce genre de compétition, Nathalie Sarfati, elle, a déjà couvert l’événement dans le cadre de son travail. « J’étais en avril dernier à l’arrivée du rallye à Essaouira. J’ai aimé l’état d’esprit, le défi sportif mais aussi solidaire. Le fait que ce soit un rallye 100 % féminin. Quand j’ai commencé à penser à une participation, j’ai tout de suite pensé à Nora. Nous avons beaucoup de points communs, notamment notre amour pour l’Afrique. Sur ce continent où nous avons travaillé toutes les deux à des périodes différentes de nos vies, on nous nommait souvent par ce terme "Sista". C’est le symbole d’un lien fort de fraternité et de sororité ».
Les deux femmes, qui ont noué des liens étroits avec l’APIPD (Association de prévention et d’information sur la drépanocytose), décident donc de concourir en mettant en avant la lutte contre cette maladie. « Jenny Hippocrate, la présidente de l’association, est une amie de longue date », précise Nathalie Sarfati. « Elle se bat depuis 25 ans pour cette cause. L’association est engagée dans la sensibilisation et le soutien aux familles. Participer au rallye est notre manière de l’épauler et de faire connaître son travail ».
Un budget colossal et une course contre la montre
La participation au Rallye Aïcha des Gazelles nécessite un budget conséquent : 34 000 euros pour couvrir l’inscription (15 000 euros), la location d’un véhicule adapté, les stages de conduite et de navigation, ainsi que le matériel indispensable. À ce jour, elles ont récolté environ 8 000 euros, mais le chemin reste encore long. « Le plus grand défi à ce jour, c’est le financement », admet Nora Nonet. « Nous devons jongler entre notre travail, nos engagements personnels et la recherche de sponsors. C’est un marathon avant même de commencer le rallye ».
Pour tenter de récolter les fonds nécessaires, les deux femmes ont lancé une cagnotte en ligne. Le timing est crucial. « Nous devons finaliser l’inscription d’ici janvier pour pouvoir participer aux stages obligatoires, comme celui de mécanique et de navigation », indique Nora Nonet. « Ce n’est pas juste une question de conduire dans le désert. Le rallye demande une préparation physique, mentale et technique ».
Depuis sa création en 1990, le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc s’est imposé comme une compétition unique en son genre. Loin des rallyes traditionnels, il valorise la stratégie, la navigation à l’ancienne et la solidarité entre participantes. « Ce qui nous attire, c’est l’esprit de ce rallye », explique Nathalie Sarfati. « Il ne s’agit pas de vitesse, mais de précision et de réflexion. Avec une boussole et une carte, on doit trouver son chemin dans un désert immense. C’est une métaphore de la vie : avancer pas à pas, avec détermination et humilité ».
Le rallye est également un modèle d’innovation environnementale. Certifié ISO 14001 depuis 2010, il met un point d’honneur à respecter les écosystèmes locaux tout en sensibilisant aux enjeux écologiques. Mais au-delà des aspects techniques et environnementaux, le rallye est une aventure humaine exceptionnelle et une formidable vitrine mondiale durant plusieurs jours. « Il y aura des caméras du monde entier », rappelle Nora Nonet. « C’est une opportunité énorme à ne pas rater si nous voulons mettre en avant le combat autour de la drépanocytose ».
Au-delà de la cause d’intérêt général, il y a aussi pour Nora Nonet, une revanche sur la vie à prendre. « J’ai dû subir une opération assez grave il n’y a pas si longtemps. Participer à ce rallye, c’est prouver que je suis vivante, et que je suis capable de surmonter mes peurs et mes limites ».
Il reste encore quelques semaines pour tenter de réunir le budget nécessaire à la participation à cette course mythique. Nathalie Sarfati et Nora Nonet en appellent à une mobilisation collective. En effet, chaque don, chaque soutien, aussi modeste soit-il, les rapproche de leur objectif. « Ce n’est pas juste une aventure personnelle », insiste Nathalie Sarfati. « C’est un projet collectif pour une cause qui mérite d’être mise en lumière ». Le duo prévoit d’organiser d’autres événements en début d’année 2025 pour compléter leur collecte.
Pour ceux qui souhaitent faire un don, le lien est ici : https://www.helloasso.com/associations/les-sista-gazelles/collectes/notre-participation-au-rallye-des-gazelles-2025. Il reste moins de 120 jours avant que cette cagnotte ne soit clôturée.
Abby Said Adinani