Après une première journée consacrée aux solutions pour libérer les freins entravant le plein développement de l’activité du BTP en Guyane et la thématique de la formation, les acteurs de la filière se sont concentrés sur la manière de faire du RSE, un relais de développement pour la filière construction.
Après la sensibilisation sur les leviers de développement, place à l’action ! Les acteurs de la filière se sont intéressés aux perspectives que peut offrir la démarche RSE. Le secteur du BTP, considéré comme l’un des plus pollueurs, fait désormais pro-actif en matière de développement durable. C’est le cas du groupe Action Logement qui a lancé un plan de décarbonation de plus de 70 millions d’euros. « Il faut être capable de prendre des décisions comme changer les chauffe-eau très consommateurs d'énergie dans les 18 à 24 mois. Notre objectif au sein d’Action Logement est de baisser nos émissions carbone de 55% par la mise en place de micro-forets ou d’ilots fraicheur dans tous nos programmes. On se donne 8 ans pour optimiser tous nos programmes. Ces filières doivent être structurées et aller vers l’excellence», a indiqué Bruno Arcadipane, président d’Action Logement.
Dans cette volonté de mieux construire, la filière nationale des travaux publics n'est pas en reste. La fédération nationale des travaux publics a lancé des formations numériques, pour former ses collaborateurs aux enjeux de la transition écologique. «Depuis deux ans, nous travaillons sur la transition écologique, sur l'empreinte carbone des entreprises de travaux publics.Nous avons décidé de s'inscrire dans les engagements que la France a pris à l'horizon 2050 de baisser l'empreinte carbone. Nous avons mené une étude avec Carbone 4 et l'OFCE pour mesurer l'empreinte carbone de nos entreprises- évalué à 30%- mesurer l'empreinte carbone des infrastructures, de l'utilisation qui est de 50 %. De ce constat, nous menons une pédagogie pour amener nos 8000 entreprises à décarboner leurs travaux. (...) La Guyane sur la réflexion autour de la construction durable est un mmodèle, qui peut servir autant d’exemple pour les autres territoires d’Outre-mer que dans l’Hexagone», a souligné Bruno Cavagné, président de la Fédération nationale des travaux publics a fait le déplacement pour cet évènement.
Lire aussi : Guyane : La filière BTP se positionne aux avant-postes des défis écologiques pour mieux construire
« En matière RSE, il ne faut pas hésiter à expérimenter», a rappelé Martial Foucault, directeur du Cevipof et de la Chaire Outre-mer de Sciences Po. «On a une série de labels qui existent depuis 15 ans mais aucun travail d’évaluation n’a été mené sur ces labels. Sur le secteur du bâtiment, la question de l’évaluation des politiques publiques est peu existante. Il manque en France, une vraie culture politique de l’évaluation. Il faut penser l’évaluation en amont», avant de préciser «qu’il y a deux valeurs essentielles dans la RSE : imputabilité et responsabilité».
Satisfait de cette première conférence inédite sur la construction durable, le président de la FRBTP Guyane appelle désormais à agir. C’est dans ce contexte qu’une charte partenariale de la construction durable a été signée en conclusion de cette conférence par l'ensemble des acteurs. Cette charte propose plusieurs divers engagements associant tous les acteurs pour déployer des solutions concrètes et des outils opérationnels. «Il y a huit plans d'action sur les trois thématiques développés lors de cette conférence. Il s’agit entre autres de donner plus d'action aux observatoires pour avoir de la data, de la donnée, pour pouvoir mieux appréhender les réalités du territoire, parce que l'objectif premier, est de mieux construire, mais avec le respect de notre environnement. Nous avons fait des propositions qui sont envisageables, qui ne sont pas compliqués à mettre en place. De plus, un bilan sera fait tous les deux ans sur les actions réalisées et sur notre mode de progression qui nous reste encore à accomplir».
Un événement et des actions qui ont suscité de l'intérêt pour les autres représentants de la filière des territoires de Guadeloupe et de Martinique qui ont fait le déplacement. Un événement qui a su mobiliser l'ensemble des acteurs sur des propositions pour construire demain.