Interpellé par le député de Guyane et président de la Délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale, Davy Rimane, le nouveau Premier ministre a annoncé réunir, « dans les tout prochains mois », un comité interministériel aux Outre-mer.
Baptême Outre-mer pour Gabriel Attal en tant que Premier ministre. Ce dernier a tout de même, dans sa réponse, rappelé avoir déjà « eu l'opportunité et la chance de travailler avec nos territoires ultramarins », lors de ses anciennes fonctions de secrétaire d'État à la Jeunesse, porte-parole du gouvernement, ministre des Comptes publics et de l'Éducation nationale. Des fonctions durant lesquelles il s’était rendu en Martinique, en Guyane et à La Réunion, où il avait passé la rentrée scolaire 2023.
« Je recevrai aussi vite que possible la Délégation aux Outre-mer que vous présidez. Je réunirai dans les tout prochains mois un comité interministériel aux Outre-mer pour avancer sur tous ces sujets-là, et je me rendrai aussi vite que possible dans nos territoires ultramarins, et j'espère que vous me ferez l'honneur de m'accompagner dans ce déplacement » a détaillé le chef de l’exécutif, tandis qu’on ne sait toujours pas quel sera le sort du ministre délégué aux Outre-mer sortant, Philippe Vigier, qui avait fait de ce fameux CIOM sa feuille de route.
Pour Davy Rimane, « cette fameuse audace que le président de la République nous présente comme la ligne directrice de cette nouvelle ère (…) est décrédibilisée d'entrée de jeu car peu courageuse et encore moins téméraire ». « L'audace, la vraie, aurait été de rétablir un ministère de plein exercice dédié à tout ce qui constitue les singularités qui font notre territoire trans-océanique », a estimé le député. Pour rappel, Gérald Darmanin a conservé le portefeuille des Outre-mer.
« Depuis sept ans, la question des Outre-mer n'a jamais été abordée, sauf sous l'angle de la réaction aux problèmes migratoires, aux problèmes sécuritaires, aux catastrophes naturelles, aux pénuries d'eau, aux mouvements sociaux, aux interpellations des exécutifs locaux » a poursuivi le député du groupe GDR (communistes), demandant au Premier ministre sa « feuille de route », « pas pour les intérêts économiques, ni pour leurs vertus géostratégiques, pas pour leur conseiller de faire bouillir de l'eau avant de la boire, mais pour la valorisation de leurs diversités culturelles, humaines, linguistiques, pour la reconnaissance de leur rôle central dans la préservation de la biodiversité, pour l'épanouissement de leurs populations, pour les dissuader de voter Le Pen en 2027 ».
En réponse, le Premier ministre a assuré présenter sa feuille de route le 30 janvier prochain. « Je suis lucide sur les immenses défis qui sont devant nous pour ces territoires » a assuré Gabriel Attal qui cite le « logement, le sociale, l'emploi, la mobilité, la sécurité, l'immigration, l’environnement », et soulignant « la chance extraordinaire que constituent les territoires ultramarins pour notre pays en matière de jeunesse, en matière d'innovation, de créativité, en matière de souveraineté, en matière de biodiversité ».
« Il faut (…) être dans la prospective, investir positivement sur tous les potentiels de nos territoires ultramarins » a-t-il ajouté. « Nous avons par ailleurs un certain nombre d'échéances majeures devant nous » : la préparation d'une grande loi sur Mayotte, « nous allons y travailler », ou encore les « textes institutionnels importants » sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie « qui nous rassemblerons ici dans cet hémicycle ». « Et je sais qu'en Guyane, qu'aux Antilles, qu'à La Réunion, qu'à Mayotte, à Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis et Futuna, dans tous nos territoires ultramarins, il y a des défis et des enjeux sur lesquels nous devons investir ensemble ».