Le plan d’Élisabeth Borne pour lutter contre les discriminations et le racisme

Le plan d’Élisabeth Borne pour lutter contre les discriminations et le racisme

La Première ministre a présenté ce lundi un « Plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine » pour la période 2023-2026.

Dans la continuité du plan contre le racisme et l’antisémitisme qui avait été présenté en 2018 par Édouard Philippe, « ce Plan interministériel, élaboré en concertation avec les acteurs de la société civile (associations, fondations et lieux de mémoire et d’histoire) ainsi que les institutions indépendantes (Commission nationale consultative des droits de l’Homme, Défenseur des droits, Arcom), contient 80 actions » indique un communiqué de Matignon.

Ces 80 actions sont regroupées en cinq axes : « Nommer la réalité du racisme, de l’antisémitisme et des discriminations et réaffirmer notre modèle universaliste » ; « Mesurer les phénomènes de racisme, d'antisémitisme et des discriminations » ; « Mieux éduquer et mieux former, piliers du combat contre le racisme et l’antisémitisme » ; « Sanctionner les auteurs » ; et « accompagner les victimes ». 

Parmi les mesures « concrètes » du plan : « La garantie pour chaque élève de bénéficier d’une visite historique ou mémorielle liée au racisme, l’antisémitisme ou l’antitsiganisme durant sa scolarité » ; « La formation de l’ensemble des agents de la fonction publique d’État à ces enjeux » ; « La mise en place d’une vraie politique de testing renforcé sur les discriminations à l’embauche et sur l’accès au logement » ; « La facilitation du dépôt de plainte par les victimes, notamment en développant le dépôt directement au siège de certaines associations et l’anonymisation partielle des plaintes » ; et « l’aggravation des peines en cas d’expression raciste ou antisémite, commise par des personnes dépositaires de l’autorité publique dans l’exercice de leur fonction ».

« Dans notre République, laïque et indivisible, il est inacceptable qu’une personne puisse se sentir en danger en raison de sa religion, de son origine ou de la couleur de sa peau » a déclaré Élisabeth Borne dans son discours. « C'est dès l'enfance que des stéréotypes peuvent s’installer. C’est dans notre jeunesse que certaines théories du complot foisonnent. C'est aussi sur nos jeunes que les messages haineux des réseaux sociaux ont le plus d’effet » a-t-elle ajouté. L’une des grandes annonces de ce plan fut notamment la création d’un musée à la mémoire des gens du voyage internés sur le site de l'ancien camp de concentration de Montreuil-Bellay pendant la Seconde Guerre mondiale.

Présent au titre de président de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, a souligné l’importance de la recherche dans la lutte contre le racisme, et sur le lien entre racisme et esclavage. « Il y a eu une énorme prise de conscience sur le lien entre tous les phénomènes de racisme, dont sont victimes notamment les personnes noires, et l’histoire de la colonisation et de l’esclavage », a-t-il ajouté, saluant une « prise de conscience » internationale à travers le mouvement Black Lives Matter ou encore, les excuses officielles du Pays-Bas pour l’esclavage et la colonisation dans ses anciennes colonies.