Un décret portant sur l’ « expérimentation d'un programme de formation en mobilité des cadres de Guadeloupe, de Martinique et de Saint-Martin » a été publié au Journal officiel le 19 octobre. Il prévoit de combler les besoins en cadres dans des filières en manque. Explications.
Les personnes concernées sont les étudiants des collectivités retenues où le besoin d'un programme de formation de cadres locaux est avéré. Objectif : préparer dans l’Hexagone « un diplôme de l'enseignement supérieur conduisant à l'exercice d'une profession de cadre intermédiaire ou supérieur dans des secteurs d'activité en difficulté de recrutement pour les territoires ultramarins concernés ». Le décret précise que le programme sera réalisé à titre expérimental pour une période de cinq ans (jusqu'au 30 août 2028) afin de soutenir le développement économique et social de ces collectivités.
« Les étudiants s'engagent à retourner dans leur collectivité de départ à l'issue de leurs études afin d'y exercer leur activité professionnelle pendant une fois et demie la durée pendant laquelle l'étudiant aura bénéficié du programme, dans la limite minimale de trois ans et maximale de cinq ans », ajoute le texte. Pour bénéficier du programme, les étudiants devront avoir déjà obtenu un titre ou un diplôme dans un cursus d'enseignement supérieur. Ce seront les représentants de l'État dans les collectivités qui fixeront, chaque année, par arrêté pris après avis d’un comité de pilotage, la liste des métiers et secteurs d'activité en difficulté de recrutement.
Le programme comprend des aides financières aux déplacements, à l'installation, ainsi qu’une indemnité mensuelle, mise en œuvre chaque année de scolarité sur production d'un justificatif des ressources de l'étudiant. Il prévoit également « un suivi administratif, pédagogique et psychologique des bénéficiaires pendant la durée des études dans le programme ainsi qu'au moment de la recherche d'un emploi à l'issue de l'obtention du diplôme. Les modalités du suivi sont arrêtées par le représentant de l'Etat de la collectivité de résidence de l'étudiant. ».
Qui est éligible ?
Pour être éligible au programme, l’étudiant doit être un résident régulièrement établi depuis au moins cinq ans d'une des collectivités mentionnées ; constituer ou être rattaché à un foyer fiscal dont le revenu annuel ne dépasse pas un certain montant ; être inscrit dans un établissement d'enseignement supérieur en France hexagonale, dans un cursus d'enseignement supérieur menant à un métier ou un secteur d'activité dans la collectivité d'origine ; et être âgé de trente ans au plus au 1er octobre de l'année universitaire au titre de laquelle la demande est formulée.
Les étudiants seront retenus pour le programme par arrêté du représentant de l'Etat après avis d’une commission de sélection et de suivi. « La commission de sélection et de suivi établit une liste des candidatures retenues après examen des pièces justificatives composant le dossier de candidature. Cette liste est établie sur des critères de motivation du candidat, de qualité du parcours précédent la candidature, de qualité du projet professionnel présenté et de correspondance de ce projet avec la liste des métiers et secteurs d'activité mentionnée », souligne le décret.
Outre l’engagement de suivre assidûment tous leurs cours et de mener leurs études sans interruption, les étudiants retenus devront repartir dans leurs collectivités d'origine dans les huit mois suivant la fin du programme de formation (dérogation possible dans la limite d’un an). Par ailleurs, le comité de pilotage formulera des propositions sur les orientations stratégiques et la mise en œuvre du programme. Il se réunira au moins une fois par an. Un comité d'évaluation de l’expérimentation, composé de représentants des ministères chargés des Outre-mer, du Budget, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, placé auprès du directeur général des Outre-mer, sera également mis en place.
► Le décret du Journal officiel
PM