Ce mardi 5 décembre, la direction générale des Outre-mer a célébré ses 10 ans d'existence en réunissant l'ensemble des partenaires au Ministère des Outre-mer lors d'un après-midi d'échanges autour du bilan et des perspectives d'avenir de cette administration centrale.
Surnommée le «Petit Matignon », la délégation générale des Outre-mer -née en 2009 et qui deviendra par la suite la direction générale des Outre-mer en 2013- n'est pas une administration comme les autres. De par sa composition civilo-militaire regroupant 26 corps ministériels et un commandement du service militaire adapté, la direction générale des Outre-mer s'est construite comme une direction «profondément interministérielle», précise Olivier Jacob, directeur général des Outre-mer. «Nous travaillons avec l'ensemble des ministères du gouvernement. Nous travaillons également avec beaucoup de grands opérateurs de l'État, avec un seul souci, c'est d'être au service de nos compatriotes dans les Outre-mer et de pouvoir adapter les politiques publiques à nos Outre-mer et à leurs spécificités. Nous savons que ce qui est pensé à Paris ne correspond pas forcément à la manière dont ça doit être fait et appliqué dans nos Outre- mer. Donc la DGOM, elle apporte cette expertise pour adapter ces politiques aux particularités des Outre-mer et elles sont grandes», rappelle Olivier Jacob.
Développer le réflexe outre-mer au sein du gouvernement
Hormis sa dimension interministérielle, Frédéric Joram, l'actuel conseiller technique outre-mer de la Première ministre, et ancien directeur général adjoint des outre-mer de 2020 à 2023, marque le caractère original de cette administration disposant « d'une vocation territoriale à la fois très ciblée et spécifique». « La direction générale des Outre-mer se distingue au sein du gouvernement central comme une administration avec une fonction de pilotage de politiques publiques en faveur des Outre-mer, portant le monopole de l'expertise juridique sur les territoires ultramarins couplé à une capacité d'impulsion dans la mise en place de dispositifs spécifiques ultramarins».
«Au moment où la DEGEOM a été créée, on pouvait penser que l'outre-mer, c'était juste l'affaire de la rue Oudinot, là où se trouve le ministère de l'Outre-mer. En créant la DGOM il y a dix ans, l'objectif, c'était que l'outre- mer devienne l'affaire de tous. On peut dire que 10 ans plus tard, le pari a été réussi en partie mais il reste encore des progrès à faire, des réflexes à avoir.On peut indéniablement dire qu'aujourd'hui que l'outre-mer est devenu un réflexe de l'ensemble des ministères qui pensent outre-mer quand à un moment donné, ils élaborent une politique publique», appuie à son tour le Préfet Olivier Jacob.
Il a été ainsi rappelé que la direction générale des Outre-mer a pour rôle de concevoir et de coordonner l’action de l’État dans les Outre-mer. Dans le détail, elle propose entre autres des adaptations aux politiques publiques nationales et conçoit les politiques publiques spécifiques à ces territoires, veille à la bonne prise en compte des particularités ultramarines dans les politiques et programmations de l’Union européenne et suit les enjeux internationaux spécifiques à l’environnement géographique des territoires Outre-mer. Enfin, elle est responsable de la négociation, de la conduite et du suivi de la dépense de l’Etat outre-mer.
« La DGOM nous apporte un véritable soutien dans les politiques que nous voulons conduire, c'est une maison ouverte sur le monde et sur les sociétés ultramarine qui méritent une attention particulière» a indiqué le Ministre délégué aux Outre-mer Philippe Vigier, rappelant l'implication de cette direction dans de nombreuses dossiers : Comité interministériel des Outre-mer, Budget Outre-mer, lutte contre la vie chère avec le Bouclier Qualité Prix, lutte contre les sargasses, Loi Mayotte.
Cinq chantiers prioritaires dressés
Forte de l'expertise accumulée en une décennie sur les politiques publiques ultramarines, Olivier Jacob a listé les cinq prochains chantiers prioritaires de cette administration particulière. « Les grandes priorités sont nombreuses mais il s'agit notamment du développement économique dans nos outre-mer,premièrement, avec comment créer de la valeur dans les outre-mer, parce que je pense tout simplement qu'il y a une aspiration, notamment des jeunes ultramarins, à travailler au pays, tout simplement, à ne pas s'expatrier pour aller travailler dans l'Hexagone. Deuxièmement, apporter des services publics de base à nos compatriotes ultramarins, c'est l'eau potable, le traitement des déchets, l'assainissement, mais c'est également le logement, par exemple. Troisièmement, c'est de mieux intégrer nos Outre- mer dans leur environnement régional. Comment les outre-mer peuvent s'ouvrir sur les états étrangers qui leur sont proches ? Quatrième priorité, il faut également songer à accompagner nos outre-mer sur l'adaptation au changement climatique. Nous traversons en ce moment des périodes de dérèglement climatique et les territoires d'outre-mer sont très exposés à ce dérèglement climatique. Donc la DGOM va essayer de les accompagner. Et enfin, cinquième et dernière priorité, c'est comment on peut accompagner les collectivités d'outre- mer, les communes, les collectivités territoriales, les syndicats intercommunaux. Ils ont besoin d'accompagnement budgétaire et financier. Et puis, ils ont également besoin d'accompagnement en terme d'ingénierie. Comment on peut accompagner en matière d'ingénierie les communes et les syndicats intercommunaux pour qu'ils puissent accomplir mieux les compétences qui sont les leurs ?», conclut Olivier Jacob.