Ce mardi matin, les voyageurs de la gare Saint-Lazare à Paris ont eu la surprise de découvrir une campagne d’affichage d’envergure mettant à l’honneur la banane française de Guadeloupe et Martinique, accompagnée d’une distribution gratuite de bananes. Une opération de visibilité inédite lancée par l’Union des Groupements de Producteurs de Bananes (UGPBAN), qui entend renforcer les liens avec les consommateurs français via l'affichage dans les gares parisiennes.
Une campagne d’envergure
Après avoir investi le métro et les affiches 4x3, l’UGPBAN mise cette année sur les grandes gares parisiennes pour faire parler de son produit phare. « Les gares sont des lieux de vie, de passage, qui concentrent un trafic considérable », explique Pierre Monteux, directeur général de l’UGPBAN. « À Saint-Lazare, on parle de 800 000 personnes par jour. C’est autant d’opportunités de faire connaître ou redécouvrir notre banane française ».

L’opération, qui a débuté à Saint-Lazare, se poursuivra à Montparnasse la semaine prochaine, puis à la gare de Lyon. L’objectif : capter l’attention d’un public en mouvement, souvent déconnecté de son téléphone en raison de la marche, pour valoriser un produit local et responsable.


Un produit plébiscité et une marque appréciée
Avec 25 % de parts de marché, la banane française de Guadeloupe et Martinique est un acteur majeur du secteur. « On a été élu marque préférée des Français en fin d’année dernière », rappelle Pierre Monteux. « Mais comme dans un couple, il faut entretenir le lien. Cette campagne vise à nourrir cette complicité avec le consommateur ».
L’Union des Groupements de Producteurs de Bananes (UGPBAN),célèbre également les dix ans de sa « banane française »," un concept lancé en 2015 et qui a connu une progression fulgurante: de 0 tonne à plus de 41 000 tonnes aujourd’hui". L’objectif est désormais de franchir les 50 000 tonnes d’ici l’an prochain. « Ce produit, vendu sans promotion, assure une meilleure rémunération aux producteurs ultramarins tout en garantissant aux consommateurs un fruit 100% français ».


Des actions terrain toute l’année
Au-delà de la campagne printanière dans les gares, l’UGPBAN multiplie les actions de terrain : partenaire officiel du Marathon de Paris, sponsor du Tour de France avec la distribution de centaines de milliers de bananes, et présente dans plus de 3 500 points de vente référencés en grande distribution.
Une filière stratégique et engagée
Face aux critiques sur la souveraineté alimentaire, Pierre Monteux défend le rôle structurant de la filière banane dans les Antilles : « Nous sommes à 100 % autonomes sur le marché local. Et 50 % de nos producteurs sont engagés dans d’autres filières agricoles, comme le maraîchage, la canne ou l’élevage ».
Loin d’une monoculture, la banane représente environ 5 000 hectares sur les 20 000 hectares de surface agricole utile en Martinique. « La banane et la canne sont les colonnes vertébrales de l’agriculture antillaise. C’est comme si on proposait d’arrêter le vin à Bordeaux. Ce serait absurde ».


Maintenir le lien, malgré les turbulences
La filière reste solide selon son directeur : « Ce n’est pas un long fleuve tranquille. Mais on résiste, on est organisé, et surtout on reste à l’écoute. Le dialogue avec les territoires et les élus est constant. Notre objectif, c’est de continuer à faire vivre un produit qui nous relie profondément à la France hexagonale ».

Charles Baudry