Jeux Olympiques - Paris 2024 : Premier sacre olympique pour Sainte-Lucie et la Dominique

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Jeux Olympiques - Paris 2024 : Premier sacre olympique pour Sainte-Lucie et la Dominique

Soirée historique chez nos voisins caribéens, ce samedi. Julien Alfred de Sainte-Lucie a remporté la course des courses, le 100m dames, au Stade de France. Théa LaFond, pour la Dominique, l'a imitée quelques minutes plus tard au triple saut. Il s'agit des premières médailles de l'histoire olympique de ces deux îles.

Sensation sur la piste violette du Stade de France, malgré une pluie fine qui s'abattait sur la capitale, Julien Alfred a enflammé Paris en s'imposant sur la course olympique par excellence, le 100m.

La Sainte-Lucienne a fait la différence dans les premiers 50m, reléguant toutes les femmes les plus rapides du monde à une bonne foulée avant d'exulter en passant la ligne dans un chrono canon, 10s72, le 8e meilleur de tous les temps et son record personnel. Elle bat surtout nettement l'Américaine Sha'Carri Richardson, championne du monde en titre, annoncée comme archi favorite de ces JO 2024.  Une autre Américaine, Melissa Jefferson complète le podium.

Jamais Sainte-Lucie n'avait remporté de médailles olympiques dans toute son histoire sportive, des scènes de liesse populaire à Castries ont été partagées sur les réseaux sociaux. Sainte-Lucie, île placée au sud de la Martinique et au nord de Saint-Vincent et les Grenadines, participe aux Jeux depuis 1996, avec son drapeau bleu ciel.

« Quand j'étais petite j'étais toujours dehors, pieds nus, je courais avec l'uniforme de mon école, partout. On n'avait pas vraiment les bonnes infrastructures, pas de stade. J'espère que cette médaille d'or va aider la jeunesse, permettre au gouvernement de construire un nouveau stade », a commenté la vainqueur.

Ancienne star universitaire aux États-Unis avec l'Université du Texas, Alfred s'entraîne dans le groupe d'Edrick Floreal, en compagnie de la Britannique Dina Asher-Smith et de l'Irlandaise Rhasidat Adeleke, prétendante au podium du 400 m. Cinquième du 100 m des Mondiaux l'été dernier, Alfred était devenue championne du monde du 60 m en salle cet hiver à Glasgow.

« Ce titre représente beaucoup pour moi, pour mon coach, pour mon pays. Je veux fêter cela désormais, et remercier Dieu. Tout s'est parfaitement déroulé », a encore indiqué Alfred, qui a indiqué avoir « regardé les courses d'Usain Bolt », son idole, dans la matinée. La sprinteuse, qui a perdu son père dans sa jeunesse -« il aurait été très fier que sa fille dispute les Jeux olympiques »-, avait quitté son foyer à 14 ans pour rejoindre 1 800 kilomètres plus loin la Jamaïque et son système scolaire, fabrique à sprinteurs.

« Je rêvais de rejoindre le pays d'Usain Bolt, l'homme le plus rapide du monde. Ma mère ne s'y est pas opposée, elle savait que ce sacrifice de laisser famille et amis derrière moi était nécessaire pour atteindre mes objectifs », ajoute l'athlète qui fait également partie des favorites du 200 m (séries dimanche, finale mardi). 

LaFond première également

La fête sera probablement tout aussi belle à Roseau, en Dominique, île qui enregistre également sa toute première médaille olympique en ce samedi historique pour les Caraïbes. C'est Théa LaFond, la triple sauteuse qui a remporté l'or de Paris 2024 en s'envolant à 15m02, record personnel à la clé. 

Il faut croire que la piste du Stade de France est propice aux exploits caribéens, c'est aussi là qu'en 2003, un certain Kim Collins, venu de St-Kitts-et-Nevis avait surpris le monde entier, en remportant le 100m masculin des Mondiaux de Paris.

Avec Nicolas Ledain pour RCI et AFP