En amont de son déplacement en Martinique et en Guadeloupe du 26 au 30 mars, la ministre déléguée en charge du Tourisme Nathalie Delattre s'est confiée à Outremers 360 sur les enjeux de sa visite ministérielle. Au cours de ce séjour, la ministre déléguée souhaite échanger avec élus et les acteurs du tourisme mais aussi « échanger sur les dynamiques locales et les défis du secteur». Elle présentera son ambition pour la filière touristique dans les territoires ultramarins.
- Quelles sont les raisons de ces déplacements ?
Avec près de 3 millions de visiteurs par an, le tourisme occupe une place centrale dans l’économie des Outre-mer et représente en moyenne 10% du PIB de ces territoires et plusieurs dizaines de milliers d’emplois directs et indirects.
Les Outre-Mer sont au cœur de ma feuille de route et j’ai souhaité m’y rendre dès que possible après ma prise de fonction pour échanger avec les élus et les acteurs du tourisme sur place. Je me rendrai également prochainement à Mayotte et à La Réunion. Je suis venue échanger avec ceux qui, au quotidien, contribuent au tourisme dans ces territoires et les dynamiques sont nombreuses. Ils connaissent mieux que personne le chemin parcouru, les réalités du terrain et les défis auxquels ils font face.
Je pense notamment à la structuration de la filière sur une compétence partagée, à l’amélioration de l’offre hôtelière, à la formation et à l’emploi ou encore au développement d’une offre touristique multi-expérientielle, dans un contexte de forte concurrence régionale.
Cette visite s’inscrit également dans le cadre de la Semaine des métiers du Tourisme lancée le 17 mars dernier. Cette 3ème édition a pour vocation de mettre en lumière les métiers et formations du secteur. Je me réjouis que cette année plus de 3 200 évènements aient été labellisés dans l’ensemble des territoires, en Hexagone et dans les Outre-Mer. On compte 61 évènements labellisés en Guadeloupe et 49 en Martinique. Les métiers du tourisme font face à des tensions sur le recrutement, je veux dire aux jeunes et aux demandeurs d’emploi que c’est un secteur qui recrute et qui offre de nombreuses opportunités !
- Quelles sont les priorités pour ces territoires ?
Mon ambition à court et moyen terme est de relancer le tourisme à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie et en Martinique, trois territoires qui ont été éprouvés par différentes crises. J’ai réuni ce matin en visioconférence les acteurs du tourisme à Mayotte pour faire un bilan du cyclone Chido sur le secteur et écouter les premières propositions du terrain pour la relance du tourisme. C’est un travail initié en janvier après le passage du Cyclone. Je suis convaincue que le tourisme doit contribuer pleinement à la reconstruction et au développement économique de l’île.
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En parallèle, il est primordial d’accompagner la diversification du tourisme en Guyane, en mettant l’accent sur le tourisme vert et industriel, sans oublier la Guadeloupe et La Réunion, en collaboration étroite avec les territoires concernés. Ils regorgent d’innombrables atouts touristiques : nature, culture, patrimoine et traditions, mémoire, gastronomie, savoir-faire…
- Quelles sont vos préconisations pour les acteurs ?
Ma feuille de route repose sur trois axes majeurs : rendre notre tourisme plus durable, plus innovant et plus inclusif. Il est essentiel de valoriser la Destination France dans toute sa richesse et sa diversité.
Le tourisme est une compétence partagée entre plusieurs niveaux de collectivité : les régions, les départements, les intercommunalités et les communes. C’est un travail que l’on doit mener ensemble pour élaborer et déployer une stratégie commune, adaptée aux particularités de chaque territoire.
L’enjeu de durabilité est primordial pour ces territoires qui sont en première ligne du changement climatique. Les cyclones Chido à Mayotte et Garance à La Réunion nous font tristement rappelés.
Le tourisme est un secteur qui a su montrer à de nombreuses reprises sa force et sa résilience lors de la crise Covid, avec un accompagnement de l’Etat à travers le plan de relance Destination France, mais nous devrons y travailler plus longuement.
