Les travaux de rénovation du Pont de la Gabarre, infrastructure clé du réseau routier guadeloupéen, ont débuté ce lundi 14 avril. Ce chantier, piloté par la Région Guadeloupe, s’inscrit dans un programme de grande envergure visant à renforcer la sécurité des usagers et à assurer la pérennité de l’ouvrage jusqu’en 2027.
La première phase des travaux porte sur le désamiantage des piles et des culées du pont. Cette étape préparatoire est indispensable avant d'engager les réparations structurelles, notamment la reprise des bétons et des aciers ainsi que la mise en place de nouveaux chemisages plus durables. D’une durée prévisionnelle de 12 mois, ces interventions se dérouleront exclusivement sous le pont, sans impact annoncé sur la circulation routière.
Une seconde phase, prévue pour les années 2026-2027, concernera le remplacement de la travée mobile ainsi que des garde-corps. Elle portera sur des éléments essentiels à la sécurité et au bon fonctionnement de l'infrastructure. La Région Guadeloupe précise que cette opération a été soigneusement planifiée afin de garantir une exécution progressive et maîtrisée du chantier, tout en limitant les perturbations pour les usagers.
Axe emprunté par environ 100 000 voitures par jours, le Pont de la Gabarre permet de relier les deux îles de la Guadeloupe continentale, Grande-Terre et Basse-Terre, et notamment les communes des Abymes et Baie-Mahault. Le pont enjambe Rivière-Salée, détroit qui sépare les deux îles guadeloupéennes. À partir de 1765, la desserte des deux îles est assurée par une « gabarre », chaloupe pouvant contenir de sept à huit chevaux avec leurs cavaliers et autant de cavaliers à pied.
En raison des nombreux naufrages, un pont flottant est mis en place en 1806, appelé « pont de la Gabarre » ou « pont de l’Union ». En 1929 est construit le Pont de la Gabarre, conçue par l’ingénieur guadeloupéen Louis Douldat et réalisée par les ateliers Eiffel. Doté d’une seule voie, il s’avère rapidement insuffisant et, dans les années 1950, le pont est remplacé par un pont double situé à quelques mètres au nord, avant de passer à six voies pour faire face aux problèmes de circulation. L’ancien pont à une voie est depuis réservé à l’usage des piétons et cyclistes.
Damien Chaillot
