Histoire : Le 26 décembre 1884 naissait le Guyanais Félix Éboué, ancien gouverneur du Tchad et compagnon de la Libération

Félix Éboué (1884-1944) ©DR

Histoire : Le 26 décembre 1884 naissait le Guyanais Félix Éboué, ancien gouverneur du Tchad et compagnon de la Libération

Il y a 137 ans venait au monde celui qui allait devenir un grand serviteur de l’Etat. Né le 26 décembre à Cayenne, Félix Éboué se forgea une carrière extraordinaire. Diplômé de l'École coloniale de Paris, il servira en Afrique équatoriale et au Soudan français de l’époque, à Madagascar ainsi qu’aux Antilles. Gouverneur du Tchad en 1940, il ralliera la Résistance organisée par le général de Gaulle et sera nommé membre du Conseil de l'Ordre de la Libération.

 

Né le 26 décembre 1884 à Cayenne et décédé le 17 mai 1944 au Caire en Egypte, Félix Eboué a incontestablement marqué son époque. Il naît dans une famille modeste mais relativement aisée pour ce milieu du XIXe siècle. Son père est orpailleur et sa mère tient une épicerie. Brillant élève, il obtient une bourse d’études qui lui permet d’entrer au lycée Montaigne de Bordeaux. Son bac en poche, il « monte » à la capitale où il décroche une licence en droit et un diplôme de l'École coloniale de Paris, qui forme les futurs administrateurs de la France d’Outre-mer.  

Vingt ans en Oubangui-Chari

Il est nommé en 1909, à sa demande, en Afrique équatoriale française, à Brazzaville. Il rejoint de là l’Oubangui-Chari (dorénavant la République centrafricaine), où il passera une vingtaine d'années, gravissant progressivement les grades administratifs. Passionné par les cultures et les traditions de la région, Félix Éboué apprend certaines langues locales et publie plusieurs ouvrages d’ethnologie et de linguistique sur les populations du territoire. Il participe d’ailleurs au Congrès international d'ethnographie de Paris à l'occasion de l'Exposition coloniale de 1931.

En 1932, Félix Éboué devient secrétaire général auprès du gouverneur de la Martinique. Deux ans plus tard, il rejoint le Soudan français (actuel Mali) dans la fonction similaire. En octobre 1936, retour aux Antilles où il occupe cette fois le poste de gouverneur intérimaire en Guadeloupe. Il travaille en particulier à mettre en place les réformes du Front populaire.

Le gouverneur Félix Éboué reçoit le général de Gaulle au Tchad en octobre 1940 ©United States Library of Congress/Wikimedia Commons

Avec le général de Gaulle

Rappelé à Paris en 1938, Félix Éboué est nommé gouverneur du Tchad au début de l’année 1939. Le régime nazi est alors à son apogée et la menace de la guerre plane sur l’Europe. Effectivement, le conflit éclate en septembre et la France est vaincue en juin 1940. Dès le mois de juillet, Félix Éboué entre en contact avec le général de Gaulle suite à son appel du 18 juin. A la fin août, il reçoit ses émissaires à Fort-Lamy, capitale de la colonie, et rallie officiellement le Tchad à la France libre, suivi par les territoires de l’Afrique équatoriale française (AEF). En octobre 1940, de Gaulle rencontre le gouverneur Éboué au Tchad et le nomme gouverneur général de l'AEF ainsi que membre du Conseil de défense et du Conseil de l'Ordre de la Libération.

Sous le contrôle de Félix Éboué, l’AEF devient une base stratégique pour les alliés en même temps qu’elle devient une zone de recrutement des forces coloniales engagées dans la Deuxième guerre mondiale. En février 1944, il participe à la Conférence de Brazzaville organisée par le Comité français de la Libération nationale, avec pour objectif de déterminer l'avenir de l'empire français. Il y avance des idées plutôt conservatrices, notamment sur le travail forcé des « indigènes » qu’il souhaite garder en l’état. Mais Félix Éboué va décéder d’une congestion cérébrale lors d’un voyage en Egypte le 17 mai. Cinq ans plus tard, le 20 mai 1949, il est inhumé au Panthéon en même temps que Victor Schœlcher. Un symbole puissant pour ce défenseur de la France libre, originaire des Outre-mer et descendant d’esclaves.

 

PM