Hervé Mariton, président de la FEDOM : « Nous allons enclencher en février un cycle de séminaires sur la transition énergétique »

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Hervé Mariton, président de la FEDOM : « Nous allons enclencher en février un cycle de séminaires sur la transition énergétique »

C’est face à des invités venus nombreux que le président de la Fédération des entreprises des Outre-mer (Fedom), Hervé Mariton, a prononcé ses vœux pour cette nouvelle année, ce lundi 16 janvier. Au Cercle national des Armées, les entrepreneurs, politiques, représentants des institutions de l’État ou de la société civile ont pu ainsi échanger sur divers sujets : de la très actuelle réforme des retraites en passant par les enjeux autour de la continuité territoriale ou de la transition énergétique.

« Si j’étais taquin, je dirais qu’il y a un domaine dans lequel les Outre-mer donnent l'exemple, c’est celui de l'âge moyen de départ à la retraite, puisque que l'on soit en Guyane, en Guadeloupe, en Martinique ou à La Réunion, le départ à la retraite se fait à peu près à 64 ans ». Le ton des vœux du président de la Fedom est donné. 

Plus tard, Hervé Mariton explicitera son propos. « Je considère que le choix est de : soit se serrer la ceinture, soit se retrousser les manches et je préfère qu'on se retrouve ses manches. La vérité, c’est que travailler davantage n’est pas une révolution dans les Outre-mer puisque 64 ans, c'est déjà l'âge de la retraite pour les ultramarins. En revanche, il y a une autre réalité, c’est que dans les Outre-mer, il y a beaucoup de retraités pauvres voire très pauvres. Si cette réforme est l'occasion d'une meilleure solidarité à l'égard des retraités dans les Outre-mer, nous défendrons cela parce que cela fait partie de l'équilibre d'une société ». 

Durant son allocution, l’ancien ministre des Outre-mer de Jacques Chirac n’a pas hésité à prendre à partie les parlementaires présents, notamment au sujet du projet de loi concernant l’accélération des énergies renouvelables, voté officiellement il y a quelques jours. « Vous ne m'en voudrez pas de faire une petite remarque, considérant, vu de la Fedom en tout cas, qu’au-delà des rapports parlementaires, toujours utiles, expliciter un certain nombre d’enjeux, spécifiques aux Outre-mer notamment, aurait été une bonne idée ».

Le « réflexe Outre-mer »

Malgré quelques piques ici et là, le président de la Fedom indique que l’association de défense et de promotion des entreprises des Outre-mer entretient avec les parlementaires de l’hexagone et des Outre-mer une relation « utile et féconde », « mais parfois, les mécanismes ne sont pas au rendez-vous. C’est en se disant les choses de manière très claire et très directe que l’on peut avancer ».  Derrière le ton affable et les propos mesurés, ce sont des situations parfois ubuesques qui sont vécues par les entreprises ultramarines, parce que les réflexions, les projets ou les décisions prises soit dans l’Hexagone, soit en Europe, ne tiennent pas compte des réalités des territoires ultramarins. 

« Le réflexe Outre-mer n'est pas toujours au rendez-vous. On l’a vu quand il s’agissait de répondre aux enjeux d'augmentation des coûts de l'énergie. La République a pris en compte les enjeux de l'augmentation du prix du gaz pour les processus industriels, mais dans les Outre-mer, on n’utilise pas beaucoup de gaz dans les processus industriels mais plutôt ce qu'on appelle, y compris pour cet usage, du gazole non routier. Cela n’avait pas été prévu. Le travail de la Fedom, des parlementaires, est de trouver des solutions. Nous n’y sommes pas tout à fait. Le reflexe n’a pas été immédiat ». Les exemples de cette nature sont malheureusement nombreux et les règlementations en vigueur ne prennent que trop rarement compte des spécificités qu’il peut y avoir dans les territoires ultramarins, d'ou l'importance pour Hervé Mariton que ce "réflexe Outre-mer" soit une réalité.

« L’exemple Outre-mer »

Développer les Outre-mer comme exemple, telle est l’autre ambition portée par le Président de la Fedom. Une ambition qui passe par le développement des entreprises dans l’investissement et dans l’embauche. L’objectif pourrait être facilité avec le prolongement jusqu’en 2029 du dispositif des aides fiscales à l’investissement. Parmi les autres enjeux pour les structures ultramarines: travailler et affiner des propositions pour pallier la faiblesse du tissu économique lorsqu’il est question de fonds propres des entreprises. 

« Nous souhaitons relancer les Journées Outre-mer Développement qui ont été, dans le passé, un beau moment de mise en valeur de nos entreprises et de démonstration de la mobilisation des entreprises pour l'emploi ». Et en attendant que cette opération se mette en place, c’est un autre projet qui va mobiliser la Fedom dans les prochaines semaines : une série de rencontres dans les territoires ultramarins. Le premier rendez-vous se déroulera en Polynésie française. « Nous allons enclencher en février un cycle de séminaires sur la transition énergétique parce que c'est un enjeu pour les Outre-mer, pour la planète. Nos territoires ont une empreinte carbone importante, parce qu'il y a beaucoup de produits importés, beaucoup de déplacements aériens »... 

Les séminaires seront surtout l'occasion d'échanger entre partenaires et de partager divers expériences. En termes d'exemplarité en effet, les Outre-mer sont source de solutions. Ce rendez-vous sera peut-être l'occasion de présenter le SWAC (Sea Water Air Conditioning) du Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF). Le dispositif inauguré en juillet 2022 permet en effet la climatisation du CHPF grâce à l’eau de mer puisée à 900 mètres de profondeur à une température de 5°C.

Abby Said Adinani