Guyane: quatre Brésiliens condamnés à la prison pour le meurtre d'orpailleurs illégaux

© X- Frank Berton

Guyane: quatre Brésiliens condamnés à la prison pour le meurtre d'orpailleurs illégaux

La cour d'assises de la Guyane a condamné jeudi quatre ressortissants brésiliens à des peines allant de 26 à 29 ans de prison, pour quatre meurtres de chercheurs d'or clandestins brésiliens, et deux tentatives de meurtre perpétrés en 2022 dans la forêt guyanaise.

 

Une fusillade entre orpailleurs illégaux avait fait cinq morts et deux blessés au total le 2 mars 2022 à Dorlin, site aurifère de la commune de Maripasoula (ouest), sur fond de partage d'or et de contrôle de la zone. 

Quatre mois après la tuerie, les accusés avaient fui au Suriname voisin, se sachant menacés par l'arrivée d'une autre bande. Arrêtés par la police surinamaise dans la capitale Paramaribo, ils avaient été remis à la France en juillet 2022 et se trouvaient depuis en détention provisoire.

Agés de 27 à 41 ans, les condamnés ont également écopé d'une interdiction définitive de territoire français et 15 ans d'interdiction de port d'arme. 

L'avocate générale avait requis la réclusion criminelle à perpétuité pour trois accusés et 30 ans pour le quatrième. L'avocate de ce dernier a déjà annoncé son intention de faire appel, la question reste en suspens pour les autres.

Dorlin est régulièrement le théâtre de violences, sur fond de rivalité entre bandes armées pour le contrôle des lieux. En 2012, deux militaires français avaient été tués lors d'une opération contre l'orpaillage illégal. En mars 2023, un gendarme du GIGN avait perdu la vie lors d'une autre de ces opérations.

La Guyane souffre d'une ruée vers l'or incontrôlée en provenance des pays voisins, Brésil et Suriname.

L'ouest du département, frontalier avec cette ancienne colonie néerlandaise, est la zone la plus touchée et concentre 80% des sites miniers illégaux, contre 20% dans la partie est, côté Brésil.

D'après un bilan de la préfecture, 7.200 chercheurs d'or clandestins se trouvaient en Guyane en 2023, répartis sur 400 sites d'extraction.

Avec AFP