Guyane : Première traversée transatlantique de Ariane 6

© Centre Spatial Guyanais

Guyane : Première traversée transatlantique de Ariane 6

Le calendrier de préparation d'Ariane 6 se précise, grâce à la traversée de l’Atlantique sans encombre de ses premiers modules. Une fois assemblés au Centre Spatial Guyanais (CSG), les éléments permettront d’effectuer les premiers essais combinés afin d’obtenir les qualifications nécessaires du lanceur.



C’est au terme d’un long convoi réalisé en plusieurs étapes que sont parvenus les premiers modules du corps central du lanceur Ariane 6 en Guyane en ce mois de janvier 2022.
Ainsi, le module « Lower Liquid Propulsion Module » (LLPM), étage principal qui contient le réacteur à oxygène et hydrogène liquide « Vulcain 2.1 », assemblée dans un bâtiment dédié aux Mureaux dans les Yvelines, a d’abord voyagé en conteneur via la Seine jusqu’au Havre, où, chargé sur un navire cargo, il a ensuite pris la mer vers Brême en Allemagne pour y récupérer le module supérieur « Upper Liquid Propulsion Module » (UPLM), doté d’un réacteur « Vinci ».
Une fois ces modules chargés, le porte-conteneur a mis le cap sur le port de Pariacabo à Kourou.

Yves Prel, chef de projet CNES au sein de l’équipe programme Ariane 6 ESA, précise que « ce premier convoi effectué pour les essais combinés ne transportait que les éléments du corps central. En conditions nominales, le circuit passera aussi par Rotterdam pour la coiffe et se dirigera vers Bordeaux pour récupérer les éléments des boosters qui viendront compléter les moteurs P120C réalisés en Guyane ».


Arrivés sur le sol guyanais, les modules sont transférés vers le Bâtiment d’Assemblage Lanceur (BAL) pour leur assemblage puis les connections électriques et fluides nécessaires.
Ces étapes réalisées, le corps central sera envoyé sur la zone de lancement pour y être érigé verticalement pour la première fois afin de procéder à l’assemblage avec les autres éléments du lanceur. « Dans le cadre des essais combinés, le lanceur sera constitué de ce corps central représentatif, de la coiffe longue de vol qui a déjà été intégrée avec une maquette de charge utile au BAF (bâtiment d’Ariane 5 utilisé également pour Ariane 6), et des 4 boosters, dont 3 simulés sous la forme de pylônes en acier remplis d’eau, et le quatrième totalement représentatif mais chargé d’un propergol solide inerte », détaille Yves Prel.

Une fois le lanceur complet, il s’agira alors de démarrer la campagne d’essais combinés dans les mois suivants, qui comprendront le nécessaire remplissage en carburant des deux modules, suivis de plusieurs mises à feu du moteur Vulcain 2.1. 

Damien CHAILLOT