Cette semaine à Paris, l’Office de développement de l’économie agricole Outre-mer (Odeadom) a réuni ses comités sectoriels pour « faire remonter les perspectives (…) et les difficultés » des filières agricoles ultramarines. L'occasion également pour la nouvelle déléguée interministérielle à l’agriculture en Outre-mer de se présenter.
« On a eu une fin d’année 2023 et un début d'année 2024 important » a rappelé le président de l’Odeadom au micro d’Outremers360. Joël Sorres cite notamment la signature du contrat d'objectifs et de performances avec le ministre de l’Agriculture et la ministre chargée des Outre-mer, les 40 ans de l’Office ou encore, la réception du monde agricole Outre-mer, tout cela dans le contexte du Salon international de l’Agriculture.
Cette semaine à Paris, l’Odeadom se consacre aux rencontres avec ses comités sectoriels. « On a fait des comités sectoriels sur les filières bananes, filières cannes, filières diversifications animales et filières fruits et légumes. C'est le moment pour nos territoires de faire remonter les perspectives qu'ils ont, et qu’ils puissent aussi évoquer avec nous les difficultés rencontrées ». Et parmi ces difficultés, Joël Sorres cite à titre d’exemple « une collègue de la filière canne en Guadeloupe, très émue en nous expliquant que la situation actuelle de cette filière est très compliquée et qu'elle fait appel à tout le monde pour qu'on trouve une issue à cette situation-là ».
L’autre objectif de ces rencontres est d’échanger pour la première fois avec Véronique Solère, nouvelle déléguée interministérielle qui arrive sur une mission « augmentée » qui prendra en compte la souveraineté alimentaire. « Je pense qu'elle a dû s'apercevoir qu'il y a une positivité. C'est vrai que c'est compliqué, mais on a envie de faire plus et de faire mieux au service de nos consommateurs, mais aussi pour que l'économie agricole de nos territoires soit plus flamboyante que jamais. C'est ce qu'il faut retenir », assure Joël Sorres.
Pour le président de l’Odeadom, « avec la déléguée interministérielle, on pourra avoir un canal privilégié pour faire remonter des informations », et « des difficultés dans nos territoires ». « Elles sont quelquefois semblables à celles du territoire national, en plus des singularités dues à notre éloignement, notre insularité et le relief de nos territoires », explique-t-il. Pour 2024, « on a beaucoup de chantiers à ouvrir », et Véronique Solère « va nous donner un coup de main, va jouer le rôle de facilitateur ».
Et les chantiers pour l’agriculture ultramarine sont nombreux, entre la souveraineté alimentaire, l’adaptation aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles. Plus spécifiquement pour l’Odeadom, il s’agira notamment de la gestion du POSEI, en lien avec l’Union européenne, des discussions autour de la nouvelle PAC ou encore, de l’élargissement de son champ d’action aux collectivités du Pacifique, non pas en termes d’aides financières mais « en termes d'enrichissement mutuel : nos études, nos séminaires, on a envie de faire plus avec eux ». Par exemple, en Polynésie, « ils ont des attentes fortes pour justement pouvoir bénéficier de l'expertise qui est menée au niveau des DROM ».