Les 22 mairies et les locaux de plusieurs collectivités de Guyane sont restés fermés vendredi en hommage à Hélène Cétout-Tarcy, pharmacienne tuée lundi lors d'une tentative de vol à Saint-Laurent du Maroni (ouest), un meurtre qui a suscité une vive émotion sur le territoire amazonien.
Les maires « se sont concertés » et « ont voulu marquer une action forte », a déclaré à l'AFP Michel-Ange Jérémie, président de l'association des maires de Guyane à l'origine de ce mouvement, lui-même élu de la commune de Sinnamary. « Nous avons voulu qu'il y ait un temps d'échange entre personnel sur le phénomène d'insécurité inquiétant et grandissant », a poursuivi Michel-Ange Jérémie.
Jeudi, les quatre intercommunalités guyanaises avaient annoncé se joindre à cette journée de deuil et d'hommage. D'autres services publics ne sont pas accessibles, comme la maison France Services à Saint-Georges de l'Oyapock (est) selon son maire, Eddy Caman. A Saint-Laurent du Maroni, « tous les services communaux », dont les écoles, sont fermés vendredi, selon un communiqué. La commune voisine de Mana a aussi choisi de fermer ses écoles « au vu de l'insécurité quotidienne vécue par les populations des territoires de l'Ouest guyanais », a écrit son maire Albéric Benth dans un communiqué.
Lundi, Hélène Cétout-Tarcy, pharmacienne de 34 ans a reçu plusieurs coups de couteau mortels lors d'une tentative de vol de son téléphone portable à Saint-Laurent-du-Maroni, ville de 50 000 habitants dans l'ouest du département amazonien. L'événement a déclenché une immense vague d'émotion en Guyane et un cortège a réuni mardi plusieurs centaines de personnes à Saint-Laurent du Maroni, des manifestants entrant sans violence dans les locaux de la sous-préfecture.
Une mobilisation des professionnels de santé est par ailleurs prévue ce lundi 15 avril à Cayenne et Saint-Laurent à l'appel de l'Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) pharmaciens. Le syndicat des médecins de Guyane a appelé ses adhérents à fermer leurs cabinets et participer à ces marches. Département le plus criminogène de France en proportion de sa population, la Guyane a connu une année 2023 record en termes d'homicides, avec 20,6 tués pour 100 000 habitants, quand la moyenne nationale s'établissait à 1,5/100 000.
Avec AFP
