Depuis le 3 juillet 2024, une directive européenne impose aux industriels de produire des bouteilles en plastique avec des bouchons attachés. L'objectif de cette mesure est de limiter la pollution en réduisant la dispersion des bouchons dans la nature. Les industriels disposaient d'un délai d'un an pour s'adapter à cette nouvelle réglementation. En Guyane, l'unique usine productrice d'eau en bouteille, située à Montsinéry-Tonnegrande, doit, elle aussi, se conformer à cette obligation.
Stéphano Kana, responsable commercial et logistique à Dilo, explique les conséquences de cette transition au micro de nos partenaires de Radio Peyi : « Comme chaque année, on doit faire une maintenance afin de remettre à niveau chaque machine, c'est-à-dire graisser, voir les différentes pièces qui nécessitent d'être changées. C'est pour ça que chaque année, on met en place une maintenance de courte durée d'environ moins d'une semaine. La particularité de cette année, c'est qu’elle est beaucoup plus longue que prévue puisqu'on doit aussi se mettre en conformité par rapport à la réglementation européenne qui nécessite de faire un passage en bouchon solidaire. Si vous constatez bien au niveau des grandes surfaces, vous allez remarquer que la majorité des bouteilles qui sont commercialisées ont leur bouchon attaché à la bouteille. Donc nous aussi nous nous mettons dans cette conformité. C'est pour ça que cette maintenance est un peu plus longue que prévu. On a anticipé la maintenance, ce qui nous a permis de pouvoir faire du stock de sécurité et de sur-stocker nos partenaires ».

Ce changement, en apparence minime, entraîne cependant des modifications techniques majeures et un investissement important. Stéphano Kana précise : « Une personne lambda dirait que c'est juste un changement de bouchon désolidarisé à un bouchon attaché. Mais en réalité, c'est beaucoup plus complexe que la normale puisque ça nécessite beaucoup de changements au niveau de différentes machines, notamment la machine qui souffle la bouteille, ensuite la machine qui remplit la bouteille et la machine qui bouchonne la bouteille avec le bouchon, puisque on change la préforme, c'est-à-dire la bouteille qui sera soufflée et le bouchon qui sera beaucoup plus court. Donc c'est plus complexe que prévu et ça nous prend beaucoup plus de temps. C'est un projet qui a été travaillé un an, qui a nécessité beaucoup de temps de préparation et qui a nécessité aussi la fabrication des pièces adaptées pour ces différentes parties ».

Ainsi, les remplisseuses et les bouchonneuses ont dû être adaptées à ce nouveau format de bouchon solidaire.
Conséquence directe, une réduction temporaire des stocks. Cependant, Dilo assure qu'il n'y aura pas de pénurie massive dans les magasins. L'usine prévoit une reprise de la production dès le début du mois d'avril.
Damien CHAILLOT