« 2030 c'est maintenant », slogan de la Société Anonyme de la Raffinerie des Antilles (SARA) en conférence de presse ce vendredi 16 septembre 2022, qui envisage dans ses projets d’ici 2035, date de fin de la production des moteurs thermiques dans le cadre de la transition énergétique, la création en Guyane d’une usine d’embouteillage de Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL) pour 2023.
À l’occasion de sa conférence de presse, la Sara évoquait ses projets en Guyane pour les prochaines années. Production de biocarburants, développement de l'hydrogène, création de bouteilles de gaz GPL, la SARA et son directeur général, Olivier Cotta, évoque le rôle « en amont de la chaîne de l’énergie en Guyane depuis cinquante ans » et affirme sa volonté de placer le groupe non pas uniquement comme « des stockistes, mais des fournisseurs de vecteurs énergétiques et dans ce cadre nous voulons être un acteur majeur dans la transition écologique (…) c'est pour cette raison que nous avons lancé le slogan :”2030, c'est maintenant”. C'est une date ni trop près, ni trop loin. Un projet industriel se monte en quatre ans donc on peut se tromper une fois, mais pas plus ».
Évoquant une problématique récurrente de l’Ouest Guyanais, où les carburants en provenance du Suriname, à bien moindre coût, sont achetés régulièrement malgré des problèmes d’incompatibilité avec les moteurs aux normes européennes, Olivier Cotta déclare : « Je n'ai pas l'habitude de me résigner. L'une des missions de notre délégation de service public est de pouvoir délivrer des carburants aux normes européennes partout et au prix le plus raisonnable possible. À ce titre, il n'est pas normal qu'une bouteille de gaz qui se vend à 24 euros, un prix déjà important coûte 100 euros à Maripasoula. Nous devons répondre à cette explosion démographique. Nous devons anticiper davantage en pensant à produire des solutions en surcapacité aujourd'hui. Ce qui n'est pas le cas, mais c'est plus facile à dire qu'à faire ».
C’est dans cette optique que la SARA envisage la création d'une société d'embouteillage de GPL à l'horizon de juin 2023 à Saint-Laurent du Maroni.
Dans cette lignée, le projet Hydrane à Mana prévoit la production de biogaz et d’hydrogène vert à l’horizon 2030, un programme prévu sur 8 ans pour un budget de 150 millions d’euros, ou encore le projet Pian à Sinnamary, qui ambitionne de produire des algues destinées aux biocarburants de troisième génération et à la capture de CO2.
Damien CHAILLOT