Alimentée par une centrale au fioul datant de près de 60 ans, confrontée à des épisodes de coupures d’électricité pouvant durer plusieurs jours ces dernières années, dans un contexte de boom démographique, la commune de Maripasoula a lancé un chantier de construction d’une centrale photovoltaïque qui apportera l’énergie nécessaire à ses habitants, tout en s’inscrivant dans le processus de transition énergétique.
Projet dont les premières ébauches ont été initiées il y a 5 ans, la construction d’une centrale électrique dans ce secteur de l’Ouest guyanais répond à un besoin de plus en plus important en énergie de la commune, entre vieillissement de la centrale au fioul et explosion démographique de la région.
Pour le maire de Maripasoula, Serge Anelli, au micro de nos partenaires de Radio Péyi, il s’agit de répondre à une problématique concrète de la commune, mais aussi ouvrir la voie pour d’autres communes du Maroni suivront la marche :« Maripasoula connaît depuis des lustres des problèmes d’énergie. En 2019 – 2020, il y a eu des blackouts, ce qui nous a amenés à prendre notre bâton de pèlerin et à partir rencontrer les représentants du ministre de l’Écologie. On nous a bien reçus, on a défendu les problèmes relatifs à l’énergie du bourg de Maripasoula. Une centrale thermique qui date des années 60 ne peux plus répondre aux besoins de la population aujourd’hui. Puisque nous sommes dans l’air du temps, que nous voulons aussi donner l’exemple d’une ville qui se modernise, il faut qu’il y ait de la transition énergétique. Aujourd’hui, c’est chose faite, nous avons de l’énergie carbone, nous aurons de l'énergie renouvelable, et nous voulons que d’autres communes du fleuve puissent emboîter le pas et suivre Maripasoula. Nous avons cédé un deuxième terrain à EDF Renouvelables pour continuer ce travail ».
Cette nouvelle centrale construite pour s’adapter aux besoins, mais surtout au cadre particulier du réseau de la commune, ce dernier n’étant pas relié au littoral, rappelle Sofiane Boukebbous, directeur de développement de la zone Sud Est et Outre-mer chez EDF Renouvelables : « Il ne faut pas oublier qu’on est sur un réseau déconnecté du réseau du littoral. L’idée, c’était de construire une première centrale pour ne pas déstabiliser le réseau en rajoutant cette batterie qui va aller chercher l’équilibre entre production et consommation du réseau de Maripasoula, et c’est une centrale qui s’adapte à la réalité du réseau de Maripasoula ».

Du côté du chantier de construction et de sa future exploitation, EDF Renouvelable a choisi l’entreprise guyanaise Solamaz. Philippe Byron, son directeur, tenait à mettre en avant le savoir-faire guyanais pour ce type de constructions, alors même que le chantier se déroule en période de carence de transport aérien suite à la disparition d’Air Guyane, mais aussi à un niveau bas du Maroni, rendant le transport de matériel par pirogue plus complexe.
« L’ensemble du matériel est acheminé par pirogue, quand il y a de l’eau dans le fleuve ça se passe très bien. Là, on a un peu accumulé les difficultés parce qu’on a eu des problèmes d’avions et des problèmes météorologiques, mais on a pu acheminer la grosse partie du matériel sur place. Pour nous, c’est important vis-à-vis de EDF Renouvelables de pouvoir tenir le challenge et montrer que les entreprises locales ont des capacités ».
Un savoir-faire local, mais aussi et surtout une main d’œuvre locale, grâce à l’emploi d’habitants de Maripasoula pour le chantier, poursuit le directeur de Solamaz : « On a décidé de recruter des gens localement, de Maripasoula, on en aura une dizaine pour continuer les travaux. On ne peut pas construire un projet à Maripasoula et faire venir des gens de Cayenne ou de métropole pour venir le construire chez eux, ce n’est pas acceptable. Donc on a contractualisé avec des gens locaux, qui connaissent leur terrain. Donc grosso modo il y ben aura une dizaine, et puis dans la phase d’exploitation, quand la centrale sera construite, il y aura en permanence entre 2 et 3 personnes qui seront sur le site pour faire la maintenance, donc des gens de Maripasoula ».
Damien CHAILLOT























