Guyane : Face à l’inquiétude, Sébastien Lecornu exhorte la population à la vaccination

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Guyane : Face à l’inquiétude, Sébastien Lecornu exhorte la population à la vaccination

Devant la presse ce samedi, le ministre des outre-mer Sébastien Lecornu, en déplacement en Guyane jusqu'au 28 septembre, a exprimé samedi son « inquiétude » quant à « l'avenir de la Guyane », et a exhorté la population à la vaccination.

« Car là où la vie redevient normale dans d'autres territoires, en Guyane on maintient les exceptions avec des restrictions de libertés », a-t-il ajouté alors qu’il était en déplacement au Centre hospitalier de Cayenne. « Les personnes en réanimation sont intégralement non-vaccinées, c'est une épidémie de gens non-vaccinés », a-t-il répété, n'écartant pas le risque d'un « scénario antillais ».

Et ces restrictions pourraient perdurer car la campagne vaccinale à Cayenne est en plein « crash » : « On est à 10 % de nos capacités journalières, c'est le taux le plus bas qu'on ait jamais enregistré », explique Guillaume Icher, soit le passage de 60-70 personnes par jour dans la plus grande ville du territoire. Dans le même temps, 25 à 30 patients Covid sont admis chaque jour aux urgences de Cayenne. Le service de réanimation a triplé sa capacité de lits depuis le début de la pandémie.

Pour Claude Flamand, épidémiologiste à l'Institut Pasteur de Guyane, l'enjeu est de taille. A ce jour, la couverture vaccinale complète atteint péniblement « 30,5 % » chez les plus de 12 ans selon les données officielles. « 10 % de la population est covido-sceptique, 15 % sont des vaccino-sceptiques qui préfèrent l'immunité naturelle et les remèdes traditionnels et 25 % de la population sont indécis », expose l'épidémiologiste.

Selon lui, « ce sont les indécis que les autorités devront aller chercher. Ils ne sont pas contre la vaccination mais ils se disent « pas encore prêts » ». « Nous devons continuer à faire la pédagogie de la vaccination : elle n’est pas là pour guérir mais pour se protéger des prochaines vagues » a assuré le ministre. « Là où le taux de vaccination est faible, le virus circule » a-t-il ajouté, appelant à la « solidarité » et à l’implication des élus locaux.

Au Centre hospitalier, Sébastien Lecornu a également évoqué le « retard sur l'offre de soins en Guyane » qui, reconnaît le ministre, « est réel ». « Les efforts sont inédits depuis le début de ce quinquennat pour y répondre : 138 millions d’euros y seront investis dans les hôpitaux dans le cadre du Ségur de la Santé et un échéancier clair pour le projet de CHU d’ici à 2025 ». Sébastien Lecornu a également assuré que « le pass sanitaire sera adapté en Guyane et l’obligation vaccinale des soignants sera appliquée avec discernement ».

Avec AFP.