La mise en liquidation de la compagnie aérienne Air Guyane, seul opérateur à desservir les communes enclavées de l’intérieur des terres, impacte nécessairement le fonctionnement des centres de soins du territoire, ainsi que le travail de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Dans ce contexte, la collectivité territoriale doit trouver des solutions, et met en place une procédure d’urgence afin qu’une nouvelle compagnie aérienne reprenne l’activité dans les semaines à venir.
Centres Départementaux de Prévention Santé (CDPS), hôpitaux, hospitalisation à domicile, officine de Maripasoula et de la Croix-Blanche, jusqu’aux missions de l’ARS, autant d’établissements et de prestations impactées par la mise en arrêt de la compagnie aérienne Air Guyane, qui assurait les lignes aériennes régulières vers Maripasoula, Grand-Santi, Saül et Camopi. Si la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) vise l’élaboration d’une nouvelle Délégation de Service Publique (DSP), la situation actuelle risque toutefois de se prolonger pendant plusieurs semaines, dans l’attente d’une solution pérenne.
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Dans ce contexte, l’hôpital de Cayenne doit envoyer du personnel, du matériel et des médicaments dans les CDPS, tandis que des spécialistes se rendent en mission dans les communes de l’intérieur. À l’inverse, les patients viennent sur le site de Cayenne pour des consultations ou hospitalisations. Par chance, le transport médicalisé est le moins impacté, le Samu 973 disposant d’un moyen héliporté ponctuel pour assurer ses missions.
Ainsi, depuis juillet, deux rotations d’hélicoptères privés sont effectuées chaque semaine vers Maripasoula pour ses personnels et les patients. Le Centre Hospitalier de Cayenne (CHC) a annoncé passer à trois rotations hebdomadaires. Le transport jusqu’aux CDPS de Papaïchton, Taluen et Antecume Pata se poursuit par le fleuve, tandis que les patients des CDPS d’Apatou et Grand-Santi sont transférés au centre hospitalier de l’Ouest guyanais (Chog) en pirogue. Cependant, le transport fluvial risque de ne plus être une alternative dans les prochaines semaines, en raison de la baisse du niveau des fleuves.
Du côté du groupe Rainbow Santé, qui propose un service d’hospitalisation à domicile à Maripasoula, les avions privés sont privilégiés pour acheminer les professionnels de santé, tandis que la pirogue est utilisée pour le fret.
La pharmacie de Maripasoula, la seule sur le Haut et Moyen-Maroni, qui rencontrait des difficultés depuis plusieurs mois avec Air Guyane, a renforcé son approvisionnement avant l’arrêt des vols. En effet, le grossiste-répartiteur livre désormais par avion ou hélicoptère privé. Pour les médicaments urgents ou sensibles, notamment vis-à-vis de la chaîne du froid, il fera appel à l’état-major interministériel de zone (Emiz) à la préfecture, qui coordonne l’ensemble des besoins exprimés en matière de missions essentielles.
À partir de septembre 2025, l’organisation du transport aérien connaîtra d’importants bouleversements. Dans le prochain marché de l’hôpital de Cayenne, un hélicoptère sera disponible pour le Samu, le transport de professionnels de santé et de patients vers Saint-Laurent-du-Maroni et les communes de l’intérieur dotées d’une hélisurface. Un an plus tard, la Guyane sera dotée d’un avion sanitaire pour les évacuations sanitaires intra-Guyane, le transport de personnels médicaux et le fret urgent ou sensible. Une plateforme territoriale d’appui (PTA) verra le jour au même moment. Elle centralisera toutes les commandes de transport aérien et se chargera de planifier les vols, y compris ceux du Samu, rappelle l’ARS dans la lettre pro.
Damien CHAILLOT
