Guadeloupe : Un débat sur l’éducation organisé par l’association Gwadloup An Mouvan (Ganm)

Guadeloupe : Un débat sur l’éducation organisé par l’association Gwadloup An Mouvan (Ganm)

La jeune association Gwadloup An Mouvman organise un débat intitulé : Lévé ti moun an péyi Gwadloup le samedi 20 février 2021 au Lycée Bertène Juminer du Lamentin en Guadeloupe.  Outremers360 est allé à la rencontre de son Président, Raphaël Lapin afin d’évoquer cet événement et l’association qui le porte.

Outremers 360 : Qu’est-ce que Gwadloup An Mouvman et quels sont les objectifs de ce mouvement ? 

Raphaël Lapin :Avec quelques copains, nous avons créé Ganm le 27 mai 2020. L’idée était de construire le mouvement qui permettrait de sortir la Guadeloupe de l’ornière. Il s’agit pour nous de créer des idées et d’identifier des solutions pour les problèmes profonds et récurrents que rencontre le pays.

La meilleure définition de ce qu’est Gwadloup An Mouvman a été donnée par un des membres du conseil d’administration qui est aussi un très vieil ami, Sully Banaias. Il explique que Ganm est un cadeau fait aux guadeloupéennes et aux guadeloupéens. C’est un collectif de citoyens qui regarde le pays tel qu’il est et le bâti comme il devrait être.

L’idée repose un peu sur la maxime de JFK : « ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, mais demande toi ce que tu peux faire pour ton pays »… Nous, on demande à chacun : « Ki ganm ou ka pòté ba péyi la ? », c’est-à-dire, qu’est-ce que tu fais pour ton pays ?

En bref, Ganm invite chacune et chacun à prendre sa part et poser sa pierre pour l’édification du devenir de la Guadeloupe.

Outremers 360 : Quelles actions menez-vous pour parvenir à ce résultat ?

Raphaël Lapin :D’abord, nous organisons ce qu’on appelle en créole des Bokantaj, c’est-à-dire des débats, tel que celui sur l’éducation qui se tiendra au Lycée du Lamentin ce samedi 20 février 2021 à 17h00.

Nos bokantaj portent sur des sujets de société et nous poursuivons en permanence l’ambition de ne pas être dans la polémique, mais dans la proposition et la prospective.

Le premier débat que nous avons organisé de ce type, était celui sur l’eau en Guadeloupe.

Nous avions alors tiré de nos échanges une dizaine de propositions que nous avions soumis à la classe politique guadeloupéenne. Nous étions ravis de découvrir qu’elles trouvaient leur écho dans une proposition de loi qui est discutée actuellement au Parlement.

Au-delà des questions urgentes comme celle de l’eau, nous croyons qu’il faut redonner de la perspective au pays, lui donner un horizon souhaitable. C’est pourquoi nous choisissons des thématiques plus ancrée encore dans la société comme celle de l’éducation.

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Évoquer l’éducation, identifier des réponses aux inquiétudes des familles, des personnels enseignants à ceux qui rencontrent les enfants et les jeunes dans l’espace public, est pour nous un préalable nécessaire à la construction d’une société plus saine et plus heureuse.

De la même manière, nous voyons dans ce débat, une manière de favoriser cette émancipation culturelle qui contribuera à la construction d’une identité guadeloupéenne forte et fière. C’est ainsi sur la société guadeloupéenne toute entière que nous espérons influer.

Une autre de nos actions, ce sont les : Maché an Ganm la.
En effet, nous avons fait le choix de replacer la Guadeloupe au centre du monde sur le planisphère. Ce n’est que de cette manière que nous connaîtrons mieux le territoire et maîtriserons mieux notre environnement géographique.
Le territoire est trop souvent insuffisamment connu avant tout par nous-mêmes. C’est pourquoi, nous programmons des randonnées de découverte ou de redécouvertes de sites naturels ou historiques importants du territoire.

Enfin, depuis désormais un an, nous n’avons pas cessé d’aller à la rencontre des guadeloupéennes et des guadeloupéens avec toujours 4 interrogations :

  • La Guadeloupe, comment la voyez-vous ?
  • La Guadeloupe telle qu’elle devrait-être selon vous aujourd’hui ?
  • La Guadeloupe dans 20 ans, comment sera-t-elle ?
  • Ki ganm ou ka pòté ba péyi la ?

Les réponses sont parfois les mêmes et souvent, nous avons de belles surprises.

Outremers 360: Quelles étaient globalement les réponses que vous receviez?

Raphaël Lapin : La plupart du temps, on retrouve des constats terribles sur l’état du territoire. Ce que nous comprenons. Les personnes que nous rencontrons évoquent les difficultés liées à l’eau, au système de soins, notamment depuis l’incendie du CHU, le défi du vieillissement de la population, celui de la fuite des cerveaux, le drame de la pollution au chlordécone, ou encore les remises en cause régulières de notre modèle de bon vivre ensemble.

Elles évoquent aussi les inquiétudes lourdes sur les perspectives d’avenir de la Guadeloupe : que deviendront les générations qui viennent ? Quelle Guadeloupe est-on en train de leur laisser ?

Souvent, nous avons l’agréable surprise de redécouvrir l’incroyable résilience de ceux qu’on interroge, de leur faculté de placer encore des espoirs dans l’avenir du territoire et dans les personnes qui le peuplent.

Ce sont ces espoirs là que nous voudrions de nouveau voir largement partagés et c’est à cela que travaillent les Ganmèz et les Ganmeurs (Ndlr : C’est ainsi que ce sont appelés les membres de la communauté de Gwadloup An Mouvman).

Comment entrer en contact avec GANM ?>

Ganm est un mouvement connecté ! Il est possible de nous joindre via la plupart des réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Instagram, Linkedin, mais aussi via le site internet du mouvement Ganm.fr ou encore par e-mail contact@ganm.fr ou encore en téléphonant à notre trésorière 0690 73 13 88.