Ce jeudi 27 novembre, la Préfecture de Guyane a organisé dans la commune de Saint-Claude un exercice "Volcan", un exercice grandeur nature après une éruption simulée du volcan de la Soufrière, le point culminant de la Guadeloupe. Les objectifs sont multiples : tester la réactivité de la population, mais également l'efficacité de l'ensemble des dispositifs de sécurité, de prévention, de santé et de communication.
"Cela fait 50 ans que ce territoire a vécu une évacuation, il était important de se remobiliser pour être sûr que les expériences passées ne soient pas totalement effacées des mémoires", explique le préfet de la Guadeloupe, Thierry Devimeux. Les riverains volontaires et les acteurs ont été prévenus quelques jours auparavant, sans détail sur le scénario pour garantir une réaction plus réaliste.
Plusieurs dispositifs de communication ont été activés, notamment le dispositif FR-Alert, le système d’envoi de messages d’alerte sur les téléphones mobiles, le déclenchement de la sirène de Saint-Claude, ou encore les déclenchements des bandeaux d’alerte avec les médias télévisés en direct et messages radio dans les éditions du matin. L’exercice a permis de tester les procédures de communication et de diffusion de l’alerte, ainsi qu'une évacuation depuis la commune de Saint-Claude.
À l'intérieur du gymnase, transformé en centre d'accueil, quatre psychologues de la Croix-Rouge sont mobilisés. "En cas de réelle éruption, il en faudra un paquet", note Pascal Labylle, directeur opérationnel de la Croix-Rouge plus habitué aux ouragans et aux simulations de crashs d'avions ou de séismes. "Il faut trouver les mots justes pour réconforter les personnes qui ont perdu des proches, leurs effets personnels", poursuit-il.
La Ville de Saint-Claude est l'une des rares communes du département, avec le Moule, à disposer d'une réserve communale de sécurité civile opérationnelle, équipée de matériels et de ressources humaines entraînées et préparées. Ce jeudi matin, les membres actifs, volontaires bénévoles, étaient mobilisés pour cet exercice. Interrogé par notre partenaire RCI Guadeloupe, Cédric Vitalis, l'adjoint au maire en charge de la sécurité à la commune, se dit très fier de la réserve communale de Sécurité civile de Saint-Claude. «Nous avons un dispositif particulier pour la gestion de crise. Déjà un accueil pour les habitants qui sont venus spontanément en mairie, de manière à pouvoir être évacuées à la suite d’une éruption de la Soufrière. Nous imaginons bien que pour les gens qui sont sous l'émotion de quitter leur maison, leur ville, cela crée des désarrois, des bouleversements et des malaises. Nous avons une réserve communale de sécurité civile dont nous sommes très fiers, car nous pouvons compter sur elle. Ils sont opérationnels, avec des associations dédiées à la sécurité civile qui sont présentes également à nos côtés pour cette opération. Le bénévolat, c'est de la solidarité et en gestion de crise, nous pensons que nous, Guadeloupéens, nous sommes très forts à ce niveau.»
Sur des lits Picot, deux retraitées de Saint-Claude font connaissance. Marlène Pierrot, 65 ans, se souvient de l'éruption de 1976 qui avait provoqué l'évacuation de 70.000 personnes: "Il fallait partir le plus vite possible, tout laisser. On était montés dans un camion, il y avait moins de voitures". Aujourd'hui, elle redoute que le chaos ne s'installe. "Les gens sont disciplinés, mais en cas de catastrophe ce sera la panique totale. C'est bien de s'organiser, sinon ce sera le chaos", dit-elle
Dans l'après-midi, la préfecture, qui a diffusé de faux communiqués de presse toute la journée, annonce la mise en place de déviations routières et le déclenchement d'une "alerte rouge", interdisant tout retour sur Basse-Terre "jusqu'à nouvel ordre". Un retour d'expérience est prévu en 2026.
Avec AFP et RCI Guadeloupe























