Trois heures de débats ont réuni ce vendredi après-midi, dans l’hémicycle du Conseil régional, la Région, le Département, l’État et les maires des communes les plus touchées par les sargasses. À l’issue de cette rencontre, la création d’un Service Public dédié, autour d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP SARGIP) et d’un Syndicat Mixte Ouvert, a été validée. Cette nouvelle structure devrait être opérationnelle d’ici la fin de l’année.Détails avec notre partenaire RCI Guadeloupe.
Pour entrevoir l'ossature de ce nouveau service public, les collectivités se sont appuyées sur un cabinet d'expert dont les recommandations ont été examinées durant une réunion de crise face aux collectivités les plus touchées. Parmi les points forts abordés, et un des noeuds gordiens de ce sujet : le budget. Or, une première estimation affiche 20 millions d'euros notamment pour l'achat de tout le matériel nécessaire à la collecte des algues selon la vice-présidente du Conseil régional, Sylvie Gustave dit Duflo. « Les experts que nous avons mandatés estiment qu’il faut un budget de départ de 20 millions d’euros au minimum et un budget de 8 millions d’euros par an ensuite. Nous avons acté qu’il devrait y avoir une CTAC en octobre qui va acter définitivement la création du syndicat avec la création devrait intervenir à la fin de l’année avec une montée en puissance en 2026. »
Un poste de directeur sera ensuite publié pour le recrutement d'un profil capable d'être dans la coordination afin d'actionner le Plan national Sargasses 3 (2026-2029) conçu par l'État et qui devrait permettre de renforcer les finances du nouveau syndicat.
L’État réaffirme son engagement
Le sous-préfet de Pointe-à-Pitre, Jean-François Moniotte, a tenu à rassurer élus et collectivités. Il a rappelé que l’État continuerait à assumer sa part, malgré un contexte budgétaire tendu : « Face à l’urgence économique et sanitaire, il est impératif de s’assumer. Depuis 2018, que le phénomène s'est renforcé, l'État a élaboré un premier plan national de lutte contre les sargasses, qui a été suivi par un deuxième plan qui s'achève cette année. Et d'ores et déjà, c'est ce que le président de la République avait annoncé lors du Sommet des Océans au mois de juin. Ça a été rappelé aussi par le Premier ministre. Le plan national numéro 3 de lutte contre les sargasses est en cours d'élaboration et il couvrira la période 2026-2029.»
Il a également souligné les efforts réalisés en matière de surveillance environnementale, notamment avec le réseau de capteurs modernisé en 2023, et des campagnes de mesures menées récemment à Capesterre de Marie-Galante pour vérifier l’impact des sargasses sur les élèves.
Quelles perspectives ?
Du côté des collectivités locales, l’attente est forte. À Petit-Bourg, l’une des communes les plus exposées, la position est claire : «Nous sommes tous dans l’attente d’un syndicat unique qui prenne à bras le corps la gestion des sargasses. Mais il faut que cette structure soit puissante et que sa gestion ne vire pas à la catastrophe financière, avec des répercussions graves sur le plan sanitaire. »
Au terme de cette réunion jugée constructive, deux mots ont dominé les échanges : responsabilité et solidarité. Les collectivités, l’État et les communes s’accordent sur l’urgence à agir face à un fléau environnemental, économique et sanitaire qui ne cesse de s’aggraver.
Par RCI Guadeloupe