L'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), en pointe de la contestation qui secoue l'île, a appelé « à poursuivre la mobilisation et à renforcer les piquets de revendications populaires », dans un communiqué.

Les organisations qui ont lancé la contestation « soutiennent avec fierté que la mobilisation populaire (...) constitue une franche réponse à tous les mépris, toutes les violences qui nous sont opposés depuis des années, à nous peuple de Guadeloupe », a écrit la secrétaire générale du syndicat, Maïté Hubert M'Toumo, en se félicitant des barricades érigées sur l'île. 

Au-delà de la contestation de l'obligation vaccinale pour les soignants, la mobilisation traduit également « la profondeur des souffrances, des inégalités, de la pauvreté et de l'exclusion subies par la population, singulièrement les jeunes et les personnes âgées », a-t-elle poursuivi.

Les blocages ont repris samedi en Guadeloupe après une nouvelle nuit de pillages et d'incendies lors de laquelle des policiers et gendarmes ont été visés par des tirs, faisant un blessé léger, malgré le couvre-feu imposé face à la dégradation de la mobilisation anti-pass sanitaire. Les tensions se sont poursuivies dans la nuit de samedi et dimanche. À Pointe-à-Pitre, des pillages ont été rapportés et une gare routière a été incendiée. 

L'UGTG fustige par ailleurs un « patronat affairiste », une « représentation politique » ainsi que « l'État » jugés tous « totalement silencieux et absents ». Pour autant, les « organisations » affirment « être prêtes à la négociation sur l'ensemble des revendications posées depuis notre préavis de grève du 2 septembre 2021 ». « Jamais [les organisations syndicales] ne se plieront à aucune forme d'intimidation ni aucune forme de répression quel que soit le nombre et le statut des manblo (forces de l'ordre en créole, ndlr] dépêchés en Guadeloupe ».

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a notamment annoncé l'arrivée de 200 personnels des forces de l'ordre, dont une cinquantaine d’agents du GIGN et du Raid, élevant ainsi l'effectif de force publique à 2 250 sur l'île. Selon les médias locaux, les premiers sont arrivés ce samedi soir à l'aéroport Pôle Caraïbes. 

Avec AFP.