Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin a annoncé mardi qu'il se rendrait le 30 septembre en Guyane pour participer aux Assises de la sécurité. Il sera accompagné du ministre de la Justice et du ministre de l’Action et des Comptes publics.
Auditionné par la commission des Lois de l'Assemblée nationale sur sa feuille de route, le ministre de l'Intérieur a précisé qu'il irait dans ce territoire frappé par un taux de criminalité élevé avec son collègue de la Justice, Éric Dupond-Moretti, et celui des Comptes publics et des Douanes, Gabriel Attal. La Guyane est connue pour être une plaque tournante d'approvisionnement de l'hexagone, en drogue, notamment la cocaïne.
Le phénomène est à ce point important que le parquet de Cayenne expérimente depuis le 1er juillet le classement sans poursuite des saisies inférieures à 1,5 kg de cocaïne en Guyane, afin de « diminuer la charge » du trafic de stupéfiants sur la chaîne pénale. Cette expérimentation a également pour objectif « d'accentuer l'effort sur les violences commises sur la voie publique et les trafics d'armes », a expliqué le procureur Yves Le Clair dans un courrier aux chefs de la police, de la gendarmerie et des douanes.
Ainsi, « pour les quantités de cocaïne jusqu'à 1,5 kg », principalement « in corpore », c'est-à-dire sous forme d'ovules ingérées par des « mules » en partance pour l'aéroport d'Orly, il est possible de recourir à une « procédure simplifiée » et de notifier, en accord avec le parquet, « un classement sous conditions » de l'affaire. La personne interpellée est alors libérée avec une interdiction de paraître à l'aéroport de Cayenne « pendant six mois », une « inscription au FPR » (Fichier des personnes recherchées, ndlr) et « une information du service des douanes ».
Entre 1,5 et 4 kg, le suspect reçoit directement de l'officier de police judiciaire une convocation pour comparaître au tribunal, soit pour une audience classique, soit une audience sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC ou « plaider-coupable »). Au-delà de 4 kg, le trafiquant est présenté au parquet en vue d'une CRPC, s'il reconnaît les faits, ou d'une comparution immédiate s'il les conteste. Cette expérimentation a été critiquée par les syndicats de policiers et les élus locaux.
Avec AFP.